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déchargés de la garde de ladite Marie-Thérèse-Charlotte.

» Signé : Benezech.

» Paris, ce 27 frimaire an IV de la République
 une et indivisible. »


Marie-Thérèse, qui l’attendait, ayant auprès d’elle Gomin, prend le bras du ministre qui la fait sortir par la rue de la Corderie et la conduit jusqu’à sa voiture, où il monte avec elle et Gomin. On se rend ainsi rue de Bondy, où stationne une berline de voyage sur le devant de laquelle sont déjà Mme de Soucy et l’officier de gendarmerie Méchain. La princesse y prend place après avoir remercié Benezech, et fait monter après elle Gomin, qui est devenu son homme de confiance et qu’elle emmène pour l’accompagner.

Benezech tire sa montre. Il est minuit. C’est le 19 décembre 1795 qui commence. Ce jour-là, la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, née à Versailles le 19 décembre 1778, entre dans sa dix-huitième année.


La jeune princesse voyage incognito sous le nom de Sophie. Les instructions données par le gouvernement à l’officier de gendarmerie, Méchain, sont de conduire à Huningue deux femmes et un homme