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tant plus justifiée que le Directoire se crut obligé de signaler son installation par une recrudescence de sévérité envers les royalistes. De nombreuses arrestations furent opérées parmi les agents du parti ; l’un d’eux, Lemaître, fut condamné à mort le 17 brumaire (8 novembre) et exécuté. Ce jour-là même, Mme de Tourzel fut arrêtée ; mais une protection secrète la couvrait évidemment[1] ; elle fut relâchée après trois jours de mise au secret. Seulement, l’entrée du Temple lui fut désormais interdite. Les investigations judiciaires furent poursuivies jusque dans l’intérieur du Temple ; Marie-Thérèse et Mme de Chanterenne furent soumises à un interrogatoire (19 brumaire, 10 novembre) qui ne fit relever aucunes charges contre elles ; mais les consignes furent rétablies avec plus de rigueur ; Mme de Chanterenne se vit condamnée à ne plus sortir et à ne plus communiquer avec sa famille.

Il y a toute apparence cependant que ces mesures ne furent guère ordonnées que pour la forme[2]. En réalité, le régime de Marie-

  1. Voir Michelet, note.
  2. Beauchesne rapporte que Mme de Chanterenne ayant réclamé contre l’arrêté qui la concernait, « le ministre ne répondit pas par écrit, mais il fit rassurer secrètement