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le comte de Provence auprès du cabinet de Vienne[1].

Ces dernières révélations n’étaient pas nécessaires pour rendre évident que Boissy d’Anglas, Lanjuinais, Cambacérès et P… — et quelques autres encore — faisaient à cette époque le jeu de Monsieur de Provence et pour donner toute sa signification au mot de Cambacérès : « Nous préférâmes qu’elle se mariât à son cousin. »

« Lors du 13 vendémiaire, dit encore Fabre, l’échange était près d’avoir lieu ; les événements de cette journée le retardèrent quelque peu. » Ils devaient aussi retarder considérablement la restauration à laquelle ces bons apôtres prêtaient alors si charitablement leurs bons offices.

Pour refouler le mouvement nettement contre-révolutionnaire, et au fond royaliste, qu’avaient

  1. Montgaillard avait été en effet chargé par le comte de Provence de négociations relatives à cette question auprès de la cour de Vienne, mais il paraît qu’il n’avait pas réussi. Il serait bien intéressant de savoir quelle était la combinaison pour laquelle il avait mandat : ce n’était évidemment pas celle de décider M. de Thugut. Pour enlever son consentement, le zèle de quelques royalistes avait dépassé les intentions de M. de Provence et de ses affidés dans le gouvernement. Quant à lui, il est bien certain que si sa nièce ne devait pas servir ses projets, il préférait la voir en prison.