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secrètes des comités des renseignements qui, quoique moins précis, concordent remarquablement avec le passage des Mémoires de Napoléon cité plus haut. Il nous apprend que la Convention, « prévoyant que le mariage de la fille de Louis XVI avec un prince étranger ou avec le duc d’Angoulême procurerait à son mari une influence dangereuse à la chose publique, hésitait à se dessaisir d’un otage de cette importance », mais que « ceux des membres du comité que son sort touchait particulièrement, Boissy d’Anglas, Lanjuinais, Cambacérès et P…, s’adressèrent sous main au comité royaliste, lui firent connaître l’état de la question et lui conseillèrent de faire faire une démarche par l’Autriche, qui, quoique en guerre avec nous, a néanmoins des rapports avec la République pour le cartel des prisonniers ». Il ajoute que l’empereur d’Autriche manifesta immédiatement l’intention d’agir dans ce sens, mais que M. de Thugut ne voulait pas d’abord en entendre parler et ne s’y décida que « parce qu’on lui fit apercevoir le parti que l’Autriche pourrait tirer d’un mariage de Madame Royale avec un archiduc ». Il donne encore ce détail intéressant que des démarches étaient faites à ce moment dans le même sens par