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accepter au besoin une compensation territoriale sur les frontières de l’Est.

Voilà pour les combinaisons matrimoniales. Mais il y en eût d’autres. La dernière dont on trouve la trace fut même postérieure à la mise en liberté de Madame Royale.

Mounier tenait de M. de Semonville que son gendre, le général Joubert, n’était républicain ni de goût, ni d’instincts. Il avait du courage, de l’esprit et de la résolution, et était parti pour Novi, où il mourut en combattant Souwarow, le plan d’un 18 brumaire tout arrêté. Voici quel était ce plan :


Le Directoire chassé, on convoquait tous les membres de l’Assemblée constituante encore vivants et on appelait à la couronne Madame, afin de faire une dynastie sans entrer dans une contre-révolution par le comte de Provence et le comte d’Artois.

Ce plan avait été concerté avec Azara, le seul étranger qui fût dans la confidence. Son exécution exigeait une victoire et un armistice.

Dans l’opinion de Semonville, tout réussissait sans la mort de Joubert[1].


La duchesse d’Abrantès déclare avoir lu le

  1. Comte d’Hérisson, Le Cabinet noir, p. 224.