Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’exactitude de cette conversation, quant au fond du moins, ne peut guère être mise en doute, en raison de ce que le rédacteur de ces Mémoires de Napoléon, Lamothe-Langon, avait été des intimes de Cambacérès.

En ce qui concerne d’ailleurs l’audacieuse prétention de Robespierre, il y a nombre d’autres témoignages. Fabre de l’Aude, dans son Histoire secrète du Directoire, en parle comme d’un fait avéré : il dit que Vaughan avait été l’instigateur de ce projet et avait promis de le favoriser. Barère l’a dénoncé à la tribune de la Convention. Enfin, dans les mémoires de Madame Royale elle-même, il est impossible de n’être pas frappé de la réserve singulière avec laquelle elle raconte une visite que lui fit « en grand secret » Robespierre et « les regards insolents » qu’il porta sur elle, et de l’affectation qu’elle met à ne pas l’avoir reconnu.

On ne peut douter non plus du plan conçu par le duc d’Orléans.

D’autre part, personne n’ignore que la cour de Vienne caressa assez longtemps le dessein de la marier à un archiduc, pour faire valoir ensuite des droits sur la Navarre, comme non assujettie à la loi salique, et