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nombre de lettres de la Reine indiquent à quel point sa défiance et son ressentiment s’étaient exaltés contre celui qu’elle appelait Caïn, personne ne peut croire à la réalité de ce projet d’alliance.

Si vraiment la Reine avait tenu à Mme  de Tourzel les propos rapportés par celle-ci, on serait forcé d’en conclure à une supposition fâcheuse pour la gouvernante des enfants de France, et de croire que Marie-Antoinette en était venue à la soupçonner assez fortement d’être engagée dans le parti du comte de Provence pour avoir conçu le plan d’essayer par son intermédiaire l’effet d’une avance de ce genre sur les beaux-frères émigrés.

Il faut avouer aussi que Madame Royale aurait été satisfaite à bien bon marché par la réponse de Mme  de Tourzel à sa question bien naturelle sur le silence gardé vis-à-vis d’elle quant à ce projet matrimonial.

La crainte d’occuper son esprit de pensées propres à la distraire de ses études était certainement un motif de réserve très plausible et raisonnable, mais qui n’avait plus de raison d’être depuis le 3 septembre 1792 et surtout depuis le 21 janvier 1793. Comment admettre, si ce sujet était un « vœu bien pro-