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part, répondit-elle, une mesure de prudence, pour ne pas occuper votre imagination de pensées de mariage qui auraient pu nuire à l’application qu’exigeaient vos études. »

Ici il faut se demander si Mme  de Tourzel a voulu se moquer de ses lecteurs, ou s’il est admissible que la gouvernante des enfants de France, qui vécut dans l’intimité de la famille royale jusqu’au dernier jour de sa liberté, ait été à ce point aveugle et sourde qu’elle ait pu se méprendre sur les sentiments que la triste connaissance des menées perfides de leurs frères avait fini par inspirer à Louis XVI et à Marie-Antoinette.

Dans tous les cas, aujourd’hui qu’une foule de documents ont fait la lumière sur ce point ; aujourd’hui que le caractère de la mission permanente de M. de Breteuil et des missions temporaires confiées à M. de Goguelat et à M. de Jarjayes est connu : que le témoignage de M. Brémond a révélé le secours demandé par Louis XVI au roi George III contre ses frères ; qu’un grand

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    jeune prince aurait atteint l’âge fixé par les lois de la monarchie. » (Nettement, ib., p. 52.)
    Le zèle des écrivains de cette école est remarquable. Chacun d’eux sait trouver une version complaisante ; malheureusement ces versions se contredisent entre elles.