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Le mot, dira-t-on, est gros. D’accord, mais la chose est bien plus grosse.

C’est une curieuse histoire que celle du cachet de Louis XVI. La version de Louis XVIII est, au premier abord, absolument invraisemblable pour quiconque sait quels sentiments Marie-Antoinette professait pour son beau-frère, mais le vrai est souvent invraisemblable et si l’on surmonte une fois la répugnance instinctive qu’elle éveille, il faut avouer que la trame a été soigneusement ourdie.

Des esprits très déliés, tel M. Paul Gaulot, y ont été pris. Le dossier de Jarjayes l’a tout à fait aveuglé. M. Lanne est, cependant, croyons-nous, judicieusement demeuré sceptique, car, comme il le dit, la preuve du mensonge calculé et concerté devient évidente à l’examen des textes. Cependant nous différons d’opinions sur quelques points, et, pour exposer ces divergences, bien que l’historien de l’Officine royale de falsifications ait fort bien raconté cette légende, il nous permettra d’ajouter quelques traits à son récit.

Cléry n’est pas, en effet, le seul contemporain qui ait parlé du cachet et de l’anneau de Louis XVI. Dès le lendemain même de