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la complainte suivante de la Jeune Prisonnière (paroles et musique), qu’elle a chantée en cet endroit avec beaucoup d’autres :


Au fond de cette tour obscure
Où m’a confiné le malheur,
Vainement toute la nature
Me paraît sourde à ma douleur.
Ah ! cependant des cœurs sensibles,
Que je sais s’occuper de moi,
Rendent mes chaînes moins pénibles
En me prouvant encor leur foi.

L’intérêt, ni la flatterie,
N’ont point inspiré leurs accents.
Par eux je fus toujours chérie ;
Je dois tout à leurs sentiments.
Oui, seule je les intéresse ;
Sans l’éclat pompeux des grandeurs,
Sans récompense ni promesse,
Je règne à jamais sur leurs cœurs.


On chantait aussi aux fenêtres de la rue de la Corderie, qui longeait l’enclos du Temple du côté de la Tour. Malgré leur sympathie pour la princesse, les deux gardiens Gomin et Lasne crurent devoir se mettre en règle avec le Comité de sûreté générale en lui dénonçant ce petit « complot har-