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ne supprimait aucun prétexte et n’enlevait aucune force ni à la Vendée, ni à l’émigration, ni à la coalition ; et, loin qu’il diminuât le péril résultant de l’opposition monarchique, il l’aggravait certainement, en ralliant au comte de Provence un bon nombre de royalistes qu’inquiétaient et retenaient dans la réserve ses allures de régent, et en poussant celui-ci à redoubler d’ardeur et d’activité dans ses intrigues, sous l’influence du stimulant nouveau qui aiguillonnait son ambition impatiente.

La raison vraie du revirement si brusque et si étonnant dont le 8 juin a marqué la date reste donc un mystère.

La Convention se conforma aux vues de ses Comités et, le jour même, rendit le décret suivant :


La Convention nationale, après avoir entendu le rapport de ses Comités de salut public et de sûreté générale, déclare qu’au même instant où les cinq représentants du peuple, le ministre, les ambassadeurs français et les personnes de leur suite, livrés à l’Autriche ou arrêtés et détenus par ses ordres, seront rendus à la liberté et parvenus aux limites du territoire de la République, la fille du dernier roi des Français sera remise à la personne que le gouvernement autrichien déléguera pour la recevoir ; et que