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un adoucissement à la détention de la jeune prisonnière du Temple. Sous le régime de Robespierre, elle n’avait qu’une robe noire, qui la couvrait à peine ; maintenant elle est vêtue très décemment[1]. On lui a montré plusieurs étoffes, elle en a choisi pour faire des robes ; quand elle en demandait deux, on avait toujours le soin d’en mettre trois ou quatre, pour ne lui laisser rien à désirer.


Le même auteur nous apprend d’ailleurs que la jeune orpheline ne se montrait pas plus en deuil par son attitude que par ses vêtements. À la date du 15 novembre, il consigne une anecdote sur une chèvre qui « occupe ses soins » et qui, « reconnaissante, la suit familièrement. Un commissaire ayant appelé ce fidèle animal… la chèvre n’a point voulu le suivre, ce qui a beaucoup fait rire Marie-Thérèse » (p. 128) ; et quelques lignes plus loin cette observation :


La santé de Marie-Thérèse ne paraît point altérée. Elle sait maintenant qu’elle doit aller à la cour de l’empereur ; c’est sans doute ce qui contribue à lui donner la gaîté qu’elle fait paraître.


Ces véridiques tableaux, tracés au jour le jour, d’après les renseignements donnés par

  1. On dirait que ce qui est décent est d’avoir quitté le deuil au moment où il semble qu’elle dût le reprendre.