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ciliterait l’exécution de leurs vues, lesquelles n’étaient pas différentes des miennes[1]… »


Ces assurances, du reste, ne semblaient qu’un commentaire de ce qui se passait à Nantes.

Le jugement de Carrier y avait fait un effet énorme (26 frimaire, 16 décembre 94). « Carrier fut condamné à mort… Le résultat fut grave. Il confirma la fable répandue dans l’Ouest, que la République, vaincue partout, faisait amende honorable en Carrier, que le Bourbon d’Espagne venait de faire son entrée à Paris. En décembre, Marseille commence à s’entendre avec la Bretagne. Le 15 décembre, le jour même où périt Carrier, les Chouans, hardiment, se montrent au théâtre de Nantes dans leur costume. L’officier est en habit vert, tous ont des collets verts et noirs, de belles écharpes blanches, chargées de brillants pistolets[2]. »

C’est seulement après cette manifestation, que les représentants en mission ont publié, à Nantes (le 3 janvier) le décret de la Convention relatif à l’amnistie…

Trois jours après, c’était la fête des Rois (l’Épiphanie) ; un dîner eut lieu où « se réunirent les chefs vendéens et les délégués du Comité. On y tira les Rois ; on y but à la santé de Louis XVII ; on y cria : Vive le roi. Les envoyés pacificateurs se levèrent spontanément comme nous et firent chorus avec

  1. Baron de Nantiat to lord Grenville. Account of a mission to the count of Charette. — Extract. — 1795 August 26. Portsmouth. — Report of the manuscripts of J. B. Fortescue. Esq. preserved at Dropmore, vol. III, p. 117.
  2. Michelet, Histoire de la Révolution, p. 1918.