en ont conclu que Puisaye avait menti en se vantant d’être pourvu de pouvoirs réguliers ; ce sont ces historiens qui se sont trompés. Ils n’ont pas aperçu la raison invariable des variations qui se produisirent dans la conduite des princes ; ils n’ont pu comprendre par conséquent, les raisons de circonstances devant lesquelles, à la fin de 94, ces préventions cédèrent momentanément. Il est de fait cependant qu’elles cédèrent et qu’on ne fit même pas attendre longtemps à Puisaye les pouvoirs dont il avait besoin[1] ; dès le 15 octobre, il reçut, au nom de Monsieur, Régent de France, le brevet de lieutenant général, commandant en chef de l’armée catholique et royale de Bretagne. On lui accorda en même temps la confirmation des grades qu’il avait conférés, ainsi que la ratification des règlements et des mesures dont il avait pris l’initiative sans autorisation.
Tout le monde voyait que cet homme avait préparé un mouvement formidable ; tout le monde sentait qu’il avait le succès en main.
Un historien de la Vendée indique très bien, en quelques lignes, quelle était la portée de la campagne projetée et quelles en étaient les chances.
« Maîtres de la presqu’île, les insurgés espéraient emporter le fort Penthièvre, qui la ferme du côté de la mer ; en outre, il avait été convenu que sans perdre un moment, on marcherait sur Rennes, en chassant devant soi les républicains surpris dans leurs cantonnements. Après ce succès, que rien ne devait contrarier, on s’emparait d’Auray, de Vannes, d’Hennebont
- ↑ Voir Lettre du comte d’Artois à Puisaye. — Append. n° 1.