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Roi, lui inspira cette fausse confiance qu’il pouvait désormais compter sur Charette.

Mais, quelques jours après, Charette, mis en garde certainement par de nouveaux renseignements, publie un second manifeste (26 juin), où il ne parle plus de la mort de Louis XVII et réserve les droits de l’héritier présomptif de la couronne. Ce n’était déjà plus désigner Louis XVIII.

À ce même moment — c’est Puisaye qui nous l’apprend (Mém., t. 6, pp. 122-125) — Scépeaux et Béjarry avaient été chargés par délibération (du Conseil de l’armée vendéenne) du 28 juin, de « se rendre à Paris pour réclamer les indemnités promises aux royalistes et être plus à portée de veiller à ce qu’on remplit fidèlement certaines clauses contenues dans l’acte de pacification » ; ces envoyés seraient partis effectivement « le 3 ou le 4 juillet ».

La coïncidence est frappante entre la date de cette mission et celle de la seconde proclamation de Charette (26 juin). Tout cela s’enchaîne parfaitement. Charette, qui avait d’abord cru à la mort du jeune roi, venait d’être averti, d’une façon un peu vague évidemment — ne fut-ce que par le bruit qui en courait partout — que l’enfant pouvait bien avoir été sauvé : il avait aussitôt envoyé à Paris des délégués pour réclamer des explications du Comité de salut public, avec lequel il avait traité, et certainement aussi pour se renseigner d’autre part, sur le sort de Louis XVII.

En attendant, il avait cru devoir formuler des réserves publiques, et avait lancé sa proclamation en faveur de « l’héritier présomptif de la couronne ».