C’était un vœu bien explicite contre toute tendance à tenir compte de la capitulation dont tout le monde parlait ; mais ce n’était qu’un vœu.
Le 7 thermidor, le même Directoire revient à la charge, mais en indiquant, en imposant les termes dans lesquels il juge que doit être posée la question de la capitulation et en laissant hardiment apparaître la pointe de soupçons et même de menaces à l’adresse du représentant et du général :
« … Il y a plus, des citoyens de Vannes ont conversé avec des émigrés détenus qui prétendent se soustraire à la peine que la loi prononce contre eux ; ils fondent cet espoir sur la supposition d’une promesse qu’ils disent leur avoir été faite par le général en chef à Quiberon[1]…, lorsqu’il est au contraire prouvé qu’ils n’ont déposé leurs armes que lorsqu’ils se sont vus sans moyens de résistance… »
Le Directoire déclarait encore être informé qu’on
- ↑ Il serait intéressant de savoir ce que représentent ces points, surtout quand on connaît cet autre document publié par M. de Closmadeuc (extrait du Journal intime d’un citoyen de Vannes, administrateur du département) : « Sombreuil s’appuyait sur la parole de Hoche qui lui avait dit au moment où il gagnait un bateau à la nage, de se rendre et de se fier à la loyauté française, que, sur cette parole, il avait regagné le bord… On lui objectait que Hoche n’était pas le maître de donner une semblable parole, que s’il lui a dit de se fier à la loyauté française, il l’avait aussi prévenu que son sort ne dépendait pas de lui. À cela il ne répondait rien ; mais un instant après, il revenait à dire qu’il se fondait sur la capitulation et cette capitulation était la prétendue parole de Hoche. » (Quiberon, p. 174.) M. de Closmadeuc dit que ce citoyen « par sa fonction même, a pu assister à l’écrou des prisonniers et leur a parlé ».