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cuter, eut tous les moyens de se renseigner, ait ignoré les motifs de cet arrêt d’incompétence, pour que l’arrêt lui-même ait été supprimé, il faut, de toute évidence, que ce fait ait une signification invinciblement inconciliable avec la version qu’on a voulu imposer à l’histoire.

Il faut bien aussi en croire Moreau de Jonnès, autre témoin présent, qui écrit :


« L’effroyable massacre qu’exigeait la condamnation de tant d’hommes, fit frémir les juges. Ils déclarèrent être incompétents. Ce ne fut qu’un répit pour les prisonniers[1]. »


Il faut bien encore en croire Beauchamp, qui s’exprime non moins clairement sur le fait et ne cherche ni à prétexter d’ignorance, ni à user de dissimulation sur le motif.


« Les paroles de Sombreuil sur la capitulation avaient, dit-il, été recueillies et les émigrés insistèrent sur sa réalité ; la commission militaire d’Auray refusa même de les juger[2]. »


Voici du reste un autre témoignage, qui concorde singulièrement avec ceux-ci, et qui précise les faits.

On lit dans une lettre de Hoche au représentant Guezno, datée de Landévant, 6 thermidor :


« … bientôt la commission militaire qui sera demain en activité, fera justice des conspirateurs qui se trouvent parmi eux… »

  1. Moreau de Jonnès, Aventures de guerre, t. Ier, p. 227.
  2. Beauchamp, Hist. de la Vendée et des Chouans, édition de 1806, t. III, p. 234.