une proclamation publiée à Vannes, ils ont osé remettre le pied sur la terre natale, la terre natale les dévorera. C’en est fait, l’oracle s’est accompli, la terre natale les a dévorés… »
Il fait alors, toujours avec la même emphase, un récit de la journée du 21, arrangé dans le sens de ses préoccupations actuelles. Il l’émaille de phrases comme celles-ci :
« En vain nous envoient-ils plusieurs parlementaires pour obtenir quelque condition. Quelle relation peut exister entre nous et des rebelles ? Qu’y avait-il de commun entre nous, que la vengeance et la mort ? Les vaincus poussent des cris de désespoir ; ils demandent à se rendre. Le général leur envoie l’ordre de mettre bas les armes et de faire cesser le feu des Anglais… Tout ce que la presqu’île contenait d’ennemis vint mettre bas les armes et se rendre à discrétion. Quel spectacle pour la France, pour l’Europe, que ces émigrés si fiers, déposant humblement les armes entre les mains de nos volontaires, suivant les vainqueurs en vomissant des imprécations contre l’étranger perfide dont les funestes secours les ont rendus à la fois les plus coupables et les plus malheureux des hommes… »
Cette dernière tirade sur le malheur et les regrets des vaincus déplorant les funestes secours de l’étranger, devait sans doute, dans le plan primitif du discours, amener l’appel à la clémence. Mais comme il s’agit maintenant d’en détourner au contraire les es-