Puisaye avait, d’ailleurs, dès le 17, fait expédier un bâtiment avec des dépêches pressantes pour les ministres Pitt et Windham. Il savait trop bien quelles raisons empêcheraient le comte d’Artois de faire autre chose qu’une démonstration pour avoir tenté cette démarche, si ces dépêches ne contenaient pas quelques communications propres à agir, en dehors du prince, sur les déterminations du gouvernement britannique.
Il conservait encore évidemment quelque espoir du côté des connivences qu’il s’était ménagées parmi les généraux et les représentants républicains. Tous ses efforts, pendant ces derniers jours, ont certainement tendu à les entretenir, à obtenir une prorogation de délai pour les conditions dans lesquelles elles devaient se déclarer. Et l’attitude de Hoche, — sans parler de son aveu que l’arrivée de la seconde armée l’eût obligé à la retraite — indique que les engagements pris auraient été tenus, si Puisaye avait pu promptement y fournir prétexte par un fait acquis ou imminent.
Mais il devint bientôt apparent pour tout le monde, que les secours prévus ne seraient dans aucun cas assez prochains pour que les belligérants pussent les attendre dans le statu quo.
Il devint, de plus, évident que même un triomphe des royalistes risquait de n’aboutir qu’à faire éclater un schisme monarchique et que, par conséquent la restauration, à laquelle de nombreuses adhésions étaient promises, n’offrait plus toutes les chances prévues d’une solution désirable et réalisable.