Les populations, au contraire, manifestent avec empressement les dispositions les plus favorables à l’armée royale. Dès l’entrée de Dubois-Berthelot[sic] à Auray, un bataillon de cinq cents volontaires s’est formé spontanément pour marcher avec lui. De Lorient, un des notables habitants est venu au camp de Vauban déclarer que la ville avait une grande confiance en M. de Puisaye et n’hésiterait pas à se joindre à lui s’il était en état de la défendre contre la vengeance républicaine. De Belle-Isle, de partout, arrivent de pareils encouragements et de pareilles offres de concours.
Pour tirer parti de ces bonnes dispositions et des avantages obtenus, pour prendre, par une rapide offensive, possession de toute la contrée, effectivement abandonnée par les républicains, les chefs royalistes demandaient quelques renforts de troupes de ligne et de l’artillerie. Pour se maintenir au moins dans les positions importantes conquises, ils réclamaient seulement quatre cents hommes et quelques pièces de canon. À cette dernière demande, énergiquement formulée par Puisaye, d’Hervilly feint de consentir. Il envoie à Mendon le régiment de la Marine
toutes les autorités constituées de la commune de Vannes, convoquées à l’assemblée. »
Voici un autre document qui montre avec quel extraordinaire sans-gêne, Hoche savait travestir les faits au besoin. Le 13 messidor, il écrit à Grenot, représentant en mission : « … deux ou trois mille Chouans vinrent entourer nos postes établis sur la côte, et ceux-ci durent se faire jour à travers, pour regagner Auray, qu’on évacua le lendemain, sans consulter ni les administrations du département, ni les officiers généraux. » (Rousselin, Vie de Hoche, t. 2, p. 181.)