Page:Languet - Catéchisme du diocèse de Sens, 1765.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
de la Confeſſion.

D. Si on avoit regret de tous ſes péchez, hors d’un ſeul péché mortel, auroit-on une bonne Contrition ?
R. Non, parce que la Contrition ne ſeroit pas univerſelle.
D. Qu’entendez-vous par une Contrition ſouveraine ?
R. J’entens qu’il faut être plus fâché d’avoir offenſé Dieu, que de tous les maux qui pourroient nous arriver.
D. Doit-on être plus fâché d’avoir offenſé Dieu, que d’avoir perdu ſon bien, ſes parens, ou ce qu’on a de plus cher au monde ?
R. Oui, parce que le péché eſt le plus grand de tous les maux.
D. Eſt-il néceſſaire que la douleur de la Contrition ſoit ſenſible, comme celle qu’on reſſent de la mort d’un pere, ou d’un mal qu’on ſouffre dans le corps ?
R. Cela n’eſt point néceſſaire, il ſuffit qu’on ſoit diſpoſé dans le cœur à ſouffrir plûtôt toutes ſortes de maux, que d’offenſer Dieu.



§ V.

Des moyens d’avoir une bonne Contrition.

D. QUe faut-il faire pour avoir une véritable Contrition ?
R. Deux choſes. 1. En demander à Dieu la grace avec inſtance. 2. Coopérer à cette grace avec fidélité.
D. Que faut-il faire pour bien demander à Dieu la grace de la Contrition ?
R. Il faut employer les Prières, le ſaint Sacrifice de la Meſſe, et même faire quelques bonnes œuvres dans la vuë de l’obtenir.
D. Que faut-il faire pour coopérer fidèlement à la grace de la Contrition ?
R. Il faut s’y exciter par la conſidération de quelqu’un des motifs capables de nous inſpirer le regret d’avoir offenſé Dieu.
D. Quels ſont ces motifs ?
R. Il y en a ſept principaux.
D. Quel eſt le premier ?
R. C’eſt la laideur épouvantable du péché qui nous rend plus horribles aux yeux de Dieu qu’un corps mort et pourri ne l’eſt aux yeux des hommes.
D. Quel eſt le ſecond ?