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SECTION I

Critique externe (Critique d’érudition).


CHAPITRE II

CRITIQUE DE RESTITUTION

Quelqu’un, de nos jours, écrit un livre : il envoie à l’imprimerie son manuscrit autographe ; de sa propre main il corrige des épreuves et signe le bon à tirer. Le livre imprimé de la sorte se présente, en tant que document, dans d’excellentes conditions matérielles. Quel que soit l’auteur, et quels qu’aient été ses sentiments ou ses intentions, on est certain, et c’est le seul point qui nous intéresse en ce moment, d’avoir entre les mains une reproduction à peu près exacte du texte qu’il a écrit. — Il faut dire « à peu près exacte », car si l’auteur a mal corrigé ses épreuves, ou si les typographes ont mal observé ses corrections, la reproduction du texte original est, même dans ce cas très favorable, imparfaite. Il n’est pas rare que les typographes vous fassent dire autre chose que ce que l’on a voulu dire et que l’on s’en aperçoive trop tard.

S’agit-il de reproduire un ouvrage dont l’auteur est mort, et dont il est impossible d’envoyer à l’imprimerie