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critiqués sans être au courant des résultats acquis par ceux qui ont critiqué jusqu’à présent des documents du même genre ; l’ensemble de ces résultats constitue une discipline à part, qui a un nom : l’Histoire littéraire[1]. — La critique des documents figurés, tels que les œuvres d’architecture, de sculpture et de peinture, les objets de toutes sortes (armes, costumes, ustensiles, monnaies, médailles, armoiries, etc.), suppose une connaissance approfondie des observations et des règles dont se composent l’Archéologie proprement dite et ses branches détachées : Numismatique et Héraldique.

Nous sommes maintenant en mesure d’examiner avec quelque profit la notion si peu précise de « sciences auxiliaires de l’histoire ». On dit aussi « sciences ancillaires », « sciences satellites » ; mais aucune de ces expressions n’est vraiment satisfaisante.

Et d’abord, toutes les soi-disant « sciences auxiliaires » ne sont pas des sciences. La Diplomatique, l’Histoire littéraire, par exemple, ne sont que des répertoires méthodiques de faits, acquis par la critique, qui sont de nature à faciliter la critique des documents non critiqués encore. Au contraire, la Philologie (Sprachkunde) est une science organisée, qui a des lois.

En second lieu, il faut distinguer parmi les connaissances auxiliaires — non pas, à proprement parler, de l’Histoire, mais des recherches historiques, — celles que chaque travailleur doit s’assimiler, et celles dont il a besoin de savoir seulement où elles sont, pour se les procurer à l’occasion ; celles qui doivent être tour-

  1. L’« Historiographie » est une branche de l’« Histoire littéraire » ; c’est l’ensemble des résultats acquis par les critiques qui ont étudié jusqu’ici les anciens écrits historiques, tels que annales, mémoires, chroniques, biographies, etc.