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se rompre aux procédés techniques qui permettent d’obtenir des résultats nouveaux. Ainsi l’esprit du nouvel institut n’était pas sans analogie avec celui de la tradition primitive du Collège de France. On devait essayer d’y faire, pour toutes les parties de l’histoire et de la philologie universelles, ce que l’on faisait depuis longtemps à l’École des chartes dans le domaine restreint de l’histoire de France au moyen âge.

II. Tant que les Facultés des Lettres se trouvèrent bien comme elles étaient (c’est-à-dire sans étudiants) et tant que leur ambition n’alla pas au delà de leurs attributions traditionnelles (faire des cours publics, conférer des grades), l’organisation de l’enseignement supérieur des sciences historiques en France resta dans l’état que nous avons décrit. Le jour où les Facultés des Lettres se cherchèrent une autre raison d’être et réclamèrent un autre rôle, des changements étaient inévitables.

Ce n’est pas ici le lieu d’expliquer pourquoi et comment les Facultés des Lettres ont été amenées à souhaiter de travailler plus activement, ou, pour mieux dire, autrement que par le passé, au progrès des sciences historiques. M. V. Duruy, en installant l’École des hautes études à la Sorbonne, avait annoncé que cette plante jeune et vivace en disjoindrait les vieilles pierres ; et, sans doute, le spectacle de l’activité si féconde de l’École des hautes études n’a pas peu contribué à faire faire aux Facultés leur examen de conscience. D’autre part, la libéralité des pouvoirs publics qui ont augmenté le personnel des Facultés, qui leur ont construit des palais, qui les ont largement dotées d’instruments de travail, a créé des devoirs nouveaux à ces établissements privilégiés.