Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/261

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rielles (local, instrument), ont fait tels actes, qui ont eu pour effet telle modification. — Pour déterminer les motifs des actes on n’a pas d’autre procédé que de rapprocher les actes d’une part avec les déclarations de leurs auteurs, d’autre part avec l’interprétation des gens qui les ont fait agir. Il reste souvent un doute : c’est le terrain de polémique entre les partis ; chacun interprète les actes de son parti par des motifs nobles et ceux du parti adverse par des motifs vils. Mais des actes décrits sans motif resteraient inintelligibles.

2o L’étendue de l’événement sera indiquée dans le lieu (la région où il s’est accompli et celle que ses effets directs ont atteinte), et dans le temps (le moment où il a commencé à se réaliser et le moment où le résultat a été acquis).

V. Les formules descriptives de caractères, étant seulement qualitatives, ne donnent qu’une idée abstraite des faits ; la quantité est nécessaire pour se représenter la place qu’ils ont tenue dans la réalité. Il n’est pas indifférent qu’un usage ait été pratiqué par une centaine ou par des millions d’hommes.

Pour formuler la quantité on dispose de plusieurs procédés, de plus en plus imparfaits, qui l’atteignent d’une façon de moins en moins précise. Les voici, dans l’ordre de précision décroissante.

1o La mesure est le procédé entièrement scientifique, car les chiffres égaux désignent des valeurs rigoureusement exactes. Mais il faut une unité commune, et on ne l’a que pour le temps et pour les faits matériels (longueurs, surfaces, poids). L’indication des chiffres de production et des sommes d’argent est la partie essentielle des faits économiques et financiers. Mais les faits psychologiques restent en dehors de toute mesure.

2o Le dénombrement, qui est le procédé de la statis-