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le personnel, devenu permanent, se transforme en personnel investi d’un pouvoir de contrainte morale ou matérielle. C’est l’étape de la tradition et de l’autorité ; très souvent elle reste la dernière et dure jusqu’à la destruction de la société. — L’usage se relâche, les règles sont violées, le personnel n’est plus obéi ; c’est l’étape de révolte et de décomposition. — Enfin dans quelques sociétés civilisées, la règle est critiquée, le personnel blâmé, une partie des sujets impose une transformation rationnelle et une surveillance du personnel : c’est l’étape de la réforme et du contrôle.

IV. Pour les faits uniques il faut renoncer à en réunir plusieurs sous une même formule puisque leur caractère est de ne s’être produits qu’une fois. Pourtant la nécessité force à abréger, on ne peut conserver tous les actes de tous les membres d’une assemblée ou de tous les fonctionnaires d’un État. Il faut sacrifier beaucoup d’individus et beaucoup de faits.

Comment faire le choix ? Les goûts personnels ou le patriotisme peuvent créer des préférences pour des personnages sympathiques ou des événements locaux ; mais le seul principe de choix qui puisse être commun à tous les historiens c’est le rôle joué dans l’évolution des choses humaines. On doit conserver les personnages et les événements qui ont agi visiblement sur la marche de l’évolution. Le signe pour les reconnaître est qu’on ne peut exposer l’évolution sans parler d’eux. — Ce sont les hommes qui ont modifié l’état d’une société soit comme créateurs ou initiateurs d’une habitude (artistes, savants, inventeurs, fondateurs, apôtres), soit comme directeurs d’un mouvement, chefs d’États, de partis, d’armées. — Ce sont les événements qui ont amené un changement dans les habitudes ou l’état des sociétés.

Pour construire la formule descriptive d’un person-