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CHAPITRE II

GROUPEMENT DES FAITS

I. La première nécessité qui s’impose à l’historien mis en présence du chaos des faits historiques, c’est de limiter son champ de recherches. Dans l’océan de l’histoire universelle quels faits choisira-t-il pour les recueillir ? — Puis, dans la masse des faits ainsi choisis, il lui faudra distinguer des groupes et faire des sections. — Enfin dans chacune de ces sections il aura à ranger les faits un à un. Ainsi toute construction historique doit commencer par trouver un principe pour trier, encadrer et ranger les faits. Ce principe on peut le chercher soit dans les conditions extérieures où les fait se sont produits, soit dans la nature intérieure des faits.

Le classement par les conditions extérieures est le plus naïf et le plus facile. Tout fait historique se produit en un moment du temps, en un lieu de l’espace, chez un homme ou dans un groupe d’hommes : voilà des cadres commodes pour délimiter et classer les faits. Ainsi naît l’histoire d’une période, d’un pays, d’une nation, d’un homme (biographie) ; les historiens de l’antiquité et de la Renaissance n’en ont pas pratiqué d’autre. — Dans ce cadre général les subdivisions