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II


Cette « Introduction aux études historiques » n’a pas la prétention d’être, comme le Lehrbuch der historischen Methode, un Traité de méthodologie historique[1]. C’est une esquisse sommaire. Nous l’avons entreprise, au commencement de l’année scolaire 1896-1897, en vue d’avertir les étudiants nouveaux de la Sorbonne de ce que les études historiques sont et doivent être.

Nous avions constaté depuis longtemps, par expérience, l’urgente nécessité d’avertissements de cette espèce. La plupart de ceux qui s’engagent dans la carrière de l’histoire, en effet, le font sans savoir pourquoi, sans s’être jamais demandé s’ils sont propres aux travaux historiques, dont ils ignorent souvent jusqu’à la nature. D’ordinaire, on se décide à choisir la carrière de l’histoire pour les motifs les plus futiles : parce que l’on a obtenu des succès, en histoire, au collège[2] ; parce que l’on éprouve pour les choses du

    la méthode historique est une brochure de MM. Ch. et V. Mortet, La Science de l’histoire, Paris, 1894, in-8 de 88 p. Extrait du tome XX de la Grande Encyclopédie.

  1. L’un de nous (M. Seignobos) se propose de publier plus tard un Traité complet de méthodologie historique, s’il se trouve un public pour ce genre d’ouvrage.
  2. On ne saurait trop affirmer que les études d’histoire, telles qu’on les fait au lycée, ne supposent pas les mêmes aptitudes que les études historiques, telles qu’on les fait à l’Université et dans la vie. — Julien Havet, qui se consacra plus tard aux études historiques (critiques), trouvait fastidieuse, au lycée, l’étude de l’histoire. « C’est, je crois, dit M. L. Havet, que l’enseignement