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il n’avait pas entièrement changé d’avis. C’est seulement quand il fut chargé de la publication du C. I. L. par l’Académie de Berlin que, instruit par l’expérience, il rejeta même les exceptions proposées par Egger pour l’histoire générale d’une province, et crut devoir s’en tenir à l’ordre géographique pur[1]. » Cependant, vu le caractère des documents épigraphiques, l’ordre des lieux était évidemment le seul rationnel. On l’a amplement démontré depuis cinquante ans ; mais les collectionneurs d’inscriptions n’en sont tombés d’accord qu’après deux siècles de tentatives en sens contraire. Pendant deux siècles, on a fait des recueils d’inscriptions latines sans voir que « classer les inscriptions d’après les matières dont elles traitent, c’est éditer Cicéron en découpant ses discours, ses traités et ses lettres afin de ranger les tronçons d’après les sujets traités » ; que « les monuments épigraphiques appartenant au même territoire, placés les uns à côté des autres, s’expliquent mutuellement » ; et enfin que « s’il est à peu près impraticable de ranger par ordre de matières cent mille inscriptions qui presque toutes se rattachent à plusieurs catégories, au contraire chaque monument n’a qu’une place, et une place bien déterminée, dans l’ordre géographique[2] ».

L’ordre alphabétique est très commode lorsque l’ordre chronologique et l’ordre géographique ne conviennent pas. Il y a des documents, comme les ser-

  1. J. P. Waltzing, Recueil général des inscriptions latines (Louvain, 1892, in-8), p. 41.
  2. Ibidem. — Lorsque l’ordre géographique est adopté, une difficulté résulte de ce que la provenance de certains documents est inconnue : beaucoup d’inscriptions, conservées dans les Musées, y ont été apportées on ne sait d’où. Difficulté analogue à celle qui résulte, pour les regestes chronologiques, des documents sans date.