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(ramenée au comput moderne) du document qui s’y trouve inscrit. Rien ne sera donc plus facile que de classer, par ordre chronologique, toutes les fiches, c’est-à-dire tous les documents, qui auront été réunis. Le classement chronologique s’impose, en principe, dès qu’il est possible. — Il n’y a qu’une difficulté, toute pratique. Même dans les cas les plus favorables, quelques documents ont perdu accidentellement leurs dates ; ces dates, l’auteur du regeste est tenu de les restituer, ou d’essayer de le faire ; de longues et patientes recherches sont nécessaires à cet effet.

Si les documents ne sont pas datés, il faut opter entre l’ordre alphabétique, l’ordre géographique et l’ordre systématique. — L’histoire du Corpus des inscriptions latines est là pour montrer que ce n’est pas toujours facile. « L’ordre des dates était impossible, attendu que la plupart des inscriptions ne sont pas datées. Depuis Smetius, on divisait en classes, c’est-à-dire qu’on distinguait selon leur contenu, et sans égard à leur provenance, les inscriptions religieuses, sépulcrales, militaires, poétiques, celles qui ont un caractère public et d’autres qui ne concernent que des particuliers, etc. Bœckh, bien qu’il eût préféré, pour son Corpus inscriptionum græcarum, l’ordre géographique, était d’avis que l’ordre des matières, adopté jusque-là, était le seul possible dans un Corpus latin… » [Ceux-là même qui proposaient, en France, l’ordre géographique] « voulaient faire une exception pour les textes relatifs à l’histoire générale d’un pays, et sans doute de l’Empire ; en 1845, Zumpt défendit un système éclectique de ce genre, très compliqué. En 1847, Th. Mommsen n’admettait encore l’ordre géographique que pour les inscriptions des municipes, et, en 1852, quand il publia les Inscriptions du royaume de Naples,