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CHAPITRE IV

CLASSEMENT CRITIQUE DES SOURCES

Grâce aux opérations précédentes, les documents, tous les documents d’un certain genre ou relatifs à un sujet donné ont été, nous le supposons, « trouvés » : on sait où ils sont ; le texte de chacun d’eux a été, s’il y avait lieu, restitué, et chacun d’eux a été soumis à la critique de provenance : on sait d’où il sort. Reste à réunir et à classer méthodiquement les matériaux ainsi vérifiés. Cette opération est la dernière de celles que l’on peut appeler préparatoires aux travaux de critique supérieure (interne) et de construction.

Quiconque étudie un point d’histoire est obligé de classer préalablement ses sources. Mettre en ordre, d’une manière rationnelle et commode à la fois, les matériaux vérifiés avant de s’en servir, est une partie en apparence très humble, en réalité très importante, de la profession d’historien. Ceux qui ont appris à le faire s’assurent par cela seul un avantage marqué : ils se donnent moins de mal et obtiennent des résultats meilleurs ; les autres gaspillent leur temps, leurs peines : il arrive qu’ils soient étouffés sous les notes, les extraits, les copies, les paperasses accumulés en