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[Lect. V.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.

toujours droit et chargé, il est tourné du côté de (l’ennemi).

11. Puissions-nous emporter la victoire par l’influence de (Moudgalanî), compagne (d’Indra), et s’unissant à lui ! Ainsi prospère l’épouse qui revoit l’époux dont elle était séparée ; ainsi (grossit) le nuage recevant (le soleil), qui est la roue de la terre.

12. Ô Indra, tu es l’œil du monde, (tu es l’œil) de celui qui voit, quand, généreux bienfaiteur uni au généreux (Soma) tu attelles pour le combat tes deux coursiers.


HYMNE IX.
À Indra, par Apratiratha, fils d’Indra..
(Mètres : Trichtoubh et Anouchtoubh.)

1. Indra, (dieu) rapide et terrible comme le taureau aux cornes aiguës, vainqueur superbe et doué d’une force incomparable, qui, toujours l’œil ouvert, trouble par ses clameurs l’esprit des hommes, (Indra) triomphe à la fois de cent armées.

2. Avec cet Indra qui, toujours l’œil ouvert, trouble l’esprit par ses clameurs ; qui, conquérant noble et victorieux, robuste, inébranlable, tient son arc incessamment tendu, ô guerriers, combattez et triomphez !

3. Indra dompte ses adversaires avec la troupe des Marouts, dont la main porte un arc et (le dos) un carquois. Indra, vainqueur de ses ennemis, s’enivre de soma ; puissant par la force de son bras, terrible par (la grandeur) de son arc, renommé pour (la légèreté) de ses flèches.

4. Ô Vrihaspati, porté sur ton char, tu frappes les Rakchasas et renverses tes ennemis. Terrible dans le combat, tu brises la force des armes ; viens en triomphant sauver nos chars.

5. Accompagné de la puissance et de la victoire, entouré d’armées redoutables, ferme, vigoureux et robuste, ardent à provoquer les guerriers et les forts, rempli d’énergie, ô Indra, monte sur ton char triomphant, et va conquérir les Vaches (célestes).

6. Ô mes compagnons, ô mes amis, confirmez dans la plénitude de sa force cet Indra qui brise (les portes) du pâturage (céleste) et s’empare des Vaches, qui dans sa main victorieuse porte la foudre, qui soumet le monde à son empire.

7. Que cet Indra invincible, inébranlable, qui force les villes (célestes), héros au cœur impitoyable, et soulevé par mille colères, capable de résister à des armées, (qu’Indra) conserve nos bataillons dans la mêlée.

8. Que (devant tous) marchent Indra, conducteur des Vaches (sacrées), Vrihaspati, l’Offrande, le Sacrifice, Soma. Que les Marouts s’avancent à la tête de ces armées des Dieux qui brisent et domptent l’orgueil de nos ennemis.

9. Terrible est la puissance du généreux Indra, du royal Varouna, des Adityas, des Marouts. On entend s’élever le bruit de ces Dieux magnanimes qui remuent les mondes par leurs victoires.

10. Ô Maghavan, aiguise les traits, (stimule) les âmes de mes (guerriers). Ô exterminateur de Vritra, que les pas rapides des coursiers, que le son des chars vainqueurs retentissent à nos oreilles.

11. Quand les étendards se heurtent, qu’Indra soit pour nous. Que nos armes soient victorieuses. Que nos guerriers aient le dessus. Ô Dieux, conservez-nous dans la bataille !

12. Ô Aghâ[1], toi qui troubles l’esprit des combattants, viens saisir les membres de nos ennemis. Viens brûler leurs cœurs de tes feux. Qu’ils soient enveloppés de noires ténèbres.

13. Ô guerriers, allez et triomphez ! Qu’Indra vous donne sa protection. Que vos bras soient redoutables, et vous, soyez invincibles.


HYMNE X.
À Indra, par Achtaca, fils de Viswamitra..
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Ô Indra, que tout le monde implore, pour toi le soma a été versé. Pousse rapidement tes coursiers vers notre sacrifice. Que ces chants, répétés par nos guerriers et nos prêtres, aillent jusqu’à toi. Bois de notre libation.

2. Ô Indra, que traînent deux coursiers azurés, bois de cette libation dont tes serviteurs ont agité les ondes. Que ton estomac en soit rempli. Ô (Dieu) dont l’hymne augmente la grandeur, enivre-toi de ce breuvage que te versent nos mortiers.

3. Ô Indra, (surnommé) Haryaswa, je répands en ton honneur cette heureuse liqueur qui te rend terrible et impétueux. Chanté dans le sacrifice, réjouis-toi de nos offrandes et de nos prières.

4. Ô Indra, époux de Satchî, les Ousidjs[2], ha-

  1. C’est un nom de la déesse du Mal, Pâpadévatâ.
  2. Ce nom est celui que l’on donne en général aux prêtres. Ce sont spécialement les descendants de Cakchîvân.