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[Lect. II.]
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RIG-VÉDA. — SECTION HUITIÈME.
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se développe, et bientôt menace ses ennemis.

21. Que les Vaches (de la louange), enfants d’un sage, s’élèvent à la hauteur (des Dieux). Ô toi, qui es opulent, écoute-nous ! (Manou) a fait le sacrifice de l’Aswamédha, et n’a dû son bonheur qu’à sa piété.

22. Et toi, Indra, maître des hommes, dont le bras porte la foudre, accorde-nous une grande richesse. Conserve-nous. Ô (Dieu) traîné par deux coursiers azurés, tu es bon ; sauve par ton secours les serviteurs de Maghavan.

23. Ô couple royal,[1] en faveur d’un sacrificateur, Indra, charmé de ses chants, est parti sans retard pour la conquête des Vaches (célestes). Ce (dieu) sage s’est montré l’ami des (Angiras) ; il les a soutenus, il a rempli leurs vœux.

24. Empressés à orner de nos louanges un (dieu) invincible, nous lui adressons une prière. Le coursier de la libation est lancé en son honneur. (Ô Varouna), tu es sage ; apporte-nous l’abondance.

25. Pour obtenir votre amitié et augmenter nos forces, le (prêtre) vous présente son offrande et sa louange. Toutes nos voix s’unissent pour vous chanter. Qu’une route semée de biens s’ouvre devant nos prières.

26. Le dieu (surnommé) Soubandhou,[2] célébré par nos voix, couvert de nos libations, entouré de nos offrandes et de nos prières, a grandi au milieu de nos hymnes. Le lait de la Vache (divine) déborde de sa mamelle.

27. Dieux, que nous honorons et qui vous réjouissez ensemble (de nos hommages), soyez-nous secourables. Vous êtes sages ; vous nous apportez l’abondance, et, dans les fonctions diverses que vous remplissez, vous rassemblez pour nous (des trésors de bonheur).





LECTURE DEUXIÈME.
HYMNE I.
Aux Angiras, par Nâbhânédichtha.
(Mètres : Djagatî, Anouchtoubh, Vrihatî, Gâyatrî et Trichtoubh.)

1. Ô vous qui, réunis pour le sacrifice et l’offrande, avez ainsi obtenu l’amitié d’Indra et l’immortalité, ô Angiras, soyez fortunés. Dans votre sagesse accueillez le (vœu) de Manou.

2. Pères du sacrifice, vous avez délivré les Vaches (célestes), et par le retour (des rites) brisé les (portes) de Bala. Ô Angiras, vivez longtemps. Dans votre sagesse accueillez le (vœu) de Manou.

3. Par le sacrifice vous avez élevé Soûrya dans le ciel ; vous avez étendu la Terre (notre) mère. Ô Angiras, ayez une race heureuse. Dans votre sagesse accueillez le (vœu) de Manou.

4. Nâbhâ (nédichtha)[3] vous chante dans votre demeure, ô Richis, qui avez les Dieux pour enfants[4]. Ô Angiras, que vos rites soient prospères. Dans votre sagesse accueillez le (vœu) de Manou.

5. Ces Richis sont différents pour leur forme ; mais toutes leurs œuvres sont également sages. Ces Angiras, enfants d’Agni, naissent autour de lui.

6. Ces (Angiras) aux formes variées naissent d’Agni, autour de (son foyer) brillant. Lui-même il est le premier des Angiras ; il est Navagwa, Dasagwa[5], et au milieu des Dieux qui l’accompagnent il se montre magnifique.

7. Ces sages, unis à Indra, ont délivré les Vaches et les coursiers (célestes). Ils m’ont donné des milliers de grasses génisses[6] ; ils m’ont procuré l’holocauste que j’offre aux Dieux.

8. Que la race de Manou se propage ! qu’elle croisse comme l’orge (dans les champs) ! C’est ce (Manou) qui donne en présent des centaines, des milliers de coursiers.

9. Personne ne peut renverser sa puissance ; il est élevé comme le ciel. Les présents du fils de Savarnâ[7] sont aussi étendus que la mer.

10. Deux princes généreux, Yadou et Tourvasa[8], entourés de vaches, sont comme deux serviteurs empressés à seconder la munificence (de Manou).

11. Qu’il soit heureux ce Manou, ce chef de nos bourgades, ce bienfaiteur opulent. Que sa munificence éclate avec le soleil. Que les Dieux

  1. Ainsi se trouvent désignés Mitra et Varouna, dit le commentaire.
  2. Ce mot signifie bon parent. Le commentaire croit qu’il est ici question de Varouna. Je pense que Soubandhou est Agni.
  3. Le texte porte seulement Nâbhâ.
  4. Le commentaire traduit : qui êtes les enfants des dieux.
  5. Voy. page 80, col. 1, note 6.
  6. Le poëte les appelle du mot achtacarnî, qui semble signifier qu’elles s’étendent vers les huit points cardinaux.
  7. Il est une classe de Manous, appelés Sâvarnis, nés de Savarnâ, épouse de Vivaswân. Voy. section VII, lecture vi, hymne xii, st. 2.
  8. Le texte porte Tourva.