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[Lect. II.]
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RIG-VÉDA. — SECTION SIXIÈME.

dans le combat ton ferme appui, dont nous avons besoin.

2. Au milieu du sacrifice nous implorons ta protection. Qu’un (dieu) jeune et terrible vienne vaincre pour nous. Ô Indra, nous sommes tes amis, et nous t’honorons comme notre sauveur, comme notre bienfaiteur.

3. Ô maître des chevaux, des vaches, de la terre, viens ; ces breuvages (t’attendent). Ô maître du soma, bois ce soma.

4. Ô généreux Indra, tu possèdes des parents ; et nous, prêtres privés de cet avantage, nous nous adressons à toi. Viens boire notre soma, et déploie tous tes énergiques rayons.

5. Tels qu’une troupe d’oiseaux, nous sommes assis près de ce miel délicieux et enivrant, où se mêle le lait de la vache. Ô Indra, nous célébrons tes louanges.

6. Nous t’adressons nos hommages pour obtenir la faveur de tes rayons. Ô (Dieu) que traînent des chevaux azurés, nous avons des besoins, et tu es bienfaisant. Nous voici (devant toi) avec nos prières.

7. Ô Indra, ô toi qui portes la foudre, nous venons aujourd’hui implorer ton secours. Nous savons que jadis tu n’as jamais eu de supérieur.

8. Ô (Dieu) superbe et fort, ô héros armé de la foudre, nous connaissons ta solide amitié, et c’est avec confiance que nous t’invoquons. Répands sur nous cette abondance que donne la vache féconde.

9. Ô mes amis, j’appelle à votre secours cet Indra qui a produit tous les biens qui nous entourent.

10. (Il est heureux) celui qui sait plaire au maître de la piété, au (dieu) que traînent deux coursiers azurés et qui triomphe de ses ennemis. Maghavan nous accorde, pour prix de nos éloges, des centaines de chevaux et de vaches.

11. Ô (Dieu) généreux, tu deviens notre auxiliaire, pour repousser l’ennemi qui nous dispute la possession de la vache (féconde).

12. Ô Indra, que le monde implore, puissions nous vaincre nos ennemis, et résister aux impies ! Puissions-nous avec les héroïques (Marouts) triompher de Vritra, et augmenter notre fortune ! Écoute notre prière.

13. Ô Indra, par ta nature tu es indépendant, au-dessus de tout ennemi, de tout parent. Par les combats (que tu livres pour nous) tu recherches notre amitié.

14. Tu n’es point l’ami de ces riches avares qui gardent pour eux les trésors de tes ondes (sacrées)[1]. Quand tu formes et assembles le nuage, c’est comme un père que tu es invoqué.

15. Ô Indra, nous sommes réunis pour te présenter la libation. Nous ne faillirons point, tels que des insensés, avec l’amitié d’un (dieu) semblable à toi.

16. Ô Indra, ô toi qui as le don des vaches (célestes), nous ne voulons ni jouir ni nous emparer des biens qui sont à toi. Mais apporte-nous toi-même tes présents, rends-les solides. Car tu es le maître, et personne n’a la force d’enchaîner ta bienfaisance.

17. Tel que le magnifique Indra, ou tel que la fortunée Saraswatî, tel tu te montres, ô Tchitra[2], pour le ministre de ton sacrifice.

18. Le roi Tchitra (et combien d’autres rois lui ressemblent ?), sur les bords de la Saraswatî, répand, ainsi qu’un nuage, la pluie de sa bienfaisance. Il m’a donné des milliers[3] de vaches.


HYMNE II.
Aux Aswins, par Sobhari.
(Mètres : Vrihatî, Cacoubh et Anouchtoubh.)

1. J’appelle aujourd’hui à mon secours ce char diligent, sur lequel a été reçue la fille du Soleil par les Aswins, qui sont dignes de nos hommages et suivent la voie de Roudra[4].

2. Ô Sobhari, chante dans tes hymnes ce (char) adorable et pur, que tant de (poètes) ont désiré et orné de leurs présents, (ce char) que tous honorent, qui, toujours le premier dans les combats, sauve (les amis) et triomphe des ennemis.

3. Nous adressons nos hommages aux Aswins, à ces dieux vainqueurs et cléments. Nous les invitons à venir à notre secours, et à visiter la maison de leur serviteur.

4. L’une des roues de votre char roule à travers (le ciel), l’autre touche aux deux extrémités (de la terre)[5]. Ô maîtres de la splendeur, que

  1. Je pense que l’auteur désigne ici les Asouras, qui retiennent les trésors de l’onde céleste.
  2. Nom d’un prince.
  3. Le texte porte dix millions, mille ayoutas.
  4. J’entends par le mot roudravarttani que les Aswins cheminent dans l’air, qui est la région de Roudra. Le commentaire donne un autre sens à ce mot, sangrâmé rodanasilamârgah.
  5. Nous avons déjà vu plusieurs fois cette pensée qui reste obscure parce que nous ne savons pas bien ce que c’est que le char des Aswins. J’avais donné, page 58, col. 1, note 2, une explication sur laquelle je suis revenu avec doute, en considérant ces deux roues comme le ciel et la terre. Voy. page 300, col. 1, note 1.