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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

12. Ô bienfaisants Adityas, accordez-nous une protection qui délivre le pécheur de son péché.

13. Que le mortel qui nous attaque, et se conduit envers nous en Rakchasa, se perde dans ses propres voies.

14. Qu’il tombe entre les mains d’un mortel méchant, infâme, impitoyable, celui qui vient à nous avec malice et duplicité.

15. Ô dieux sauveurs, vous appréciez nos holocaustes ; vous voyez jusqu’au fond des cœurs, et (distinguez) parmi les mortels celui qui est simple et celui qui est double.

16. Nous demandons ces biens qui viennent des ondes et des montagnes (célestes). Ô Ciel et Terre, éloignez de nous le mal.

17. Ô (Dieux) sauveurs, faites-nous, sur votre vaisseau, traverser heureusement tous les maux.

18. Ô brillants Adityas, prolongez notre vie, et celle de nos enfants et de nos petits-enfants.

19. Ô Adityas, nous vous présentons ce sacrifice. Soyez-nous favorables. Nous sommes vos parents.

20. Nous invoquons la haute protection du dieu, ami des Marouts ; nous (appelons) le secours des Aswins, de Mitra, de Varouna.

21. Invincible Mitra, Aryaman, Varouna, Marouts, venez dans notre demeure : qu’elle soit forte, glorieuse, pleine d’une mâle famille, défendue contre les trois espèces de maux[1].

22. Ô Adityas, nous sommes des enfants de Manou et mortels. Donnez-nous une longue et heureuse existence.


HYMNE VIII.
À Agni et aux autres, par Sobhari, enfant de Canwa.
(Mètres : Cacoubh, Vriahtî, Dwipadâ, Ouchnih et Panktî.)

1. Chante (Agni) qui est l’auteur de tout bien. Les Dévas amènent ce maître divin, et le chargent des holocaustes qu’ils offrent aux dieux.

2. Ô sage, chante le rapide, le bienfaisant, le resplendissant Agni. Ô Sobhari, (appelle ce dieu) antique à l’offrande du soma que tu lui présentes.

3. Nous invoquons ce dieu, le plus adorable des dieux, ce prêtre immortel, ce ministre de notre sacrifice.

4. Je (chante) le brillant fils de l’Offrande[2], le fortuné, le resplendissant Agni. Qu’il nous accorde ces biens que Mitra, Varouna, les Ondes, répandent dans le ciel.

5. Le mortel qui par le feu (sacré), par l’invocation, par la prière[3], par l’offrande, par les rites pieux, honore Agni.

6. Obtient des coursiers rapides et vainqueurs, et une gloire éclatante. Il est à l’abri des maux que pourraient lui causer ou les dieux ou les mortels.

7. Ô fils de la Force, ô maître de l’offrande, que tes feux brillent heureusement sur nos foyers. Entoure-toi de puissants rayons, et sois à nous.

8. Célébré par nous, Agni se montre tel qu’un hôte bienveillant pour ses amis, tel qu’un char tout chargé de trésors. En toi nous trouvons d’heureuses ressources. Tu es le roi de la richesse.

9. Ô fortuné Agni, que le mortel, libéral en sacrifices, obtienne par ses œuvres la gloire et l’opulence.

10. L’homme, pour le sacrifice de qui tu élèves ta flamme, voit tous ses vœux accomplis. Sa maison est remplie d’une forte famille. Il possède des coursiers dont il fait de (nobles) présents ; il partage avec les poëtes et les guerriers les fruits de sa victoire.

11. (Tel est le destin de) celui dont Agni, aux formes adorables, reçoit sur son foyer les hymnes, les offrandes et les holocaustes.

12. Ô fils de la Force, notre soutien, fais que la prière du sage éclairé, qui te loue et s’empresse de t’honorer par ses présents, élève les mortels et fasse descendre vers nous les dieux.

13. Le mortel qui par les dons de l’holocauste, par ses invocations ou ses chants, veut se rendre favorable le vigoureux Agni aux rapides lueurs.

14. Qui, en allumant le bois du foyer, donne un plein essor aux rayons (du dieu) ; ce (mortel) fortuné, par l’effet de ses œuvres et de ses offrandes, fait traverser heureusement à son peuple toute cette vie, pareille à un torrent.

15. Ô Agni, apporte-nous cette force qui nous fasse vaincre le brigand, s’il pénétrait dans nos maisons, et qui (triomphe) de la colère d’une race méchante.

16. Ô Indra, pour prix de nos chants, arme-nous de cette énergie qui t’appartient, et qui fait

  1. Le commentaire donne ce sens pour le mot trivaroutha : défendue contre les maux des trois saisons, du froid, du chaud, de la pluie. Il fournit un autre sens contenu dans le mot tribhoûmica.
  2. Oûrdjo napât.
  3. Le mot employé ici est Véda, que le commentaire traduit par lecture du Véda, comme si le Véda avait pu être constitué à cette époque.