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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION CINQUIÈME.

abondance heureuse pour nos troupeaux, nos enfants, nos vaches.

21. Ô (Dieux), qui connaissez le moment (où l’hymne vous invoque), ouvrez les portes du ciel, pour répandre sur nous les ondes et la fertilité.

22. Ô vaillants (héros), le fils de Tougra jeté dans la mer vous a invoqués, et votre char est arrivé avec vos (coursiers) ailés.

23. Ô (Dieux) Véridiques, Canwa était enfermé dans un palais obscur[1] ; vous l’avez secouru.

24. Venez, et accordez-nous la même protection, ô (Dieux) généreux, que j’appelle avec des hymnes nouveaux.

25. (Sauvez-nous), ô Aswins, comme vous avez sauvé Canwa, Priyamédha qui vous louait, Atri qui vous célébrait.

26. (Protégez-nous) comme (vous avez protégé) Ansou en le comblant de vos richesses, Agastya en lui accordant des vaches, Sobhari en lui envoyant l’abondance.

27. Ô généreux Aswins, nous vous chantons, et nous vous demandons une protection égale, sinon plus grande.

28. Ô Aswins, faites arrêter (ici) votre char céleste, au siége et aux rênes d’or.

29. Le joug de ce (char) rapide est d’or ; d’or est l’essieu ; d’or sont aussi les deux roues.

30. Ô (Dieux) généreux, venez à nous sur ce (char) de la région lointaine, et accueillez mon hymne.

31. Ô immortels Aswins, vous apportez de la région lointaine les dépouilles abondantes, ravies aux Asouras.

32. Ô charmants Aswins, ô (Dieux) Véridiques, venez à nous avec le bonheur, l’abondance, la richesse.

33. Que vos coursiers ailés, à la forme brillante, vous amènent ici près d’un peuple prodigue de sacrifices.

34. Qu’ils (transportent) votre char accompagné de nos chants et chargé d’heureuses provisions, sans aller en briser la roue.

35. Ô (Dieux) Véridiques, aussi prompts que la pensée, venez sur ce char d’or, avec ces coursiers aux pieds rapides.

36. Ô (Dieux), trésor de générosité, vous goûtez ce (soma) qui vous tient en éveil et que vous recherchez avec empressement[2]. Répondez à nos présents par votre libéralité.

37. Ô Aswins, sachez quels biens nouveaux j’ai reçus. Casou, fils de Tchédi[3], m’a donné cent chameaux et dix mille vaches.

38. Il a soumis à mes lois dix rois tout brillants d’or. Tous les hommes sont aux pieds du fils de Tchédi, et gardent dans leur mémoire les traces de ses pas.

39. Personne n’a marché dans cette voie, qui est celle des Tchédis. On ne saurait trouver un maître plus généreux.


HYMNE II.
À Indra, par Vatsa, enfant de Canwa.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Il est grand, ce puissant Indra qui, tel que le nuage gros de pluie, grandit par les louanges de Vatsa.

2. Que les sages, en apportant les feux de Rita, amènent aussi sa fille[4].

3. Les enfants de Canwa, après avoir, par leurs louanges, formé Indra qui accomplit (les vœux) du sacrifice, chantent la Foudre, sa compagne.

4. Tous les hommes s’inclinent devant sa colère, comme les Ondes devant l’Océan.

5. Toute la force d’Indra apparaît, quand il étend, comme deux vastes boucliers, le Ciel et la Terre.

6. Vritra veut ébranler le monde : Indra lui fend la tête de sa foudre terrible, qui est armée de cent tranchants.

7. En présence des sages nous accomplissons ces rites, dont l’éclat ressemble à celui d’Agni.

8. Les Rites viennent avec empressement briller près du foyer (sacré), et les enfants de Canwa font tomber la pluie des libations saintes.

9. Ô Indra, puissions-nous obtenir une opulence abondante en vaches et en chevaux ! Puissions-nous, pour l’œuvre par laquelle nous t’honorons le premier, (obtenir) de riches offrandes !

10. J’ai excité autour de moi la sage, énergie

  1. Cette même légende est ailleurs racontée comme devant être rapportée à Atri. Voy. pages 73 et 114.
  2. Le soma est appelé mriga : c’est comme un gibier que poursuivent les prêtres. On dit encore qu’un Asoura est appelé de ce nom : cet Asoura est tué, et sert à former la libation, nommée par cette raison mriga.
  3. Tchédi est, dans les poëmes épiques, le nom d’une contrée, le Chandail. Le mot Tchêdya, qui est dans le texte, peut aussi bien signifier : roi de Tchédi.
  4. Je suppose que la fille de Rita ou du sacrifice, c’est la Louange ; c’est l’Hymne.