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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

18. Ô (Dieu) brillant et immortel, les vaches couvrent nos pâturages. Que cette fortune soit constante. Ô Poûchan, sois notre sauveur ; sois l’heureux et magnifique auteur de notre abondance.

19. Nous chantons la générosité de Courounga, prince fameux parmi les enfants de Tourvasa. Ce (roi), distingué par ses bienfaits, a récompensé nos sacrifices par un présent considérable de cent chevaux.

20. Les œuvres de l’enfant de Canwa, célèbre par ses offrandes, et celles des brillants Priyamédhas, ont été suivies de (nobles) cadeaux ; et moi, (pieux) Richi, j’ai emmené des troupeaux de soixante mille vaches magnifiques.

21. Au moment où ce présent m’a été accordé, les arbres même (de la forêt) ont retenti (de ces mots)[1] : « Ils ont reçu deux présents somptueux, en vaches et en chevaux ! »





LECTURE HUITIÈME.
HYMNE I.
Aux Aswins, par Brahmatithi, enfant de Canwa.
(Mètres : Gâyatrî, Vrihatî et Anouchtoubh.)

1. Les blancs rayons de la pieuse (déesse) aux vêtements rouges se font voir au loin : bientôt ses splendeurs s’étendent de tout côté.

2. Ô Aswins, ô (dieux) secourables, vous venez, tels que des héros, sur un char large et solide, que la Prière attelle, et vous vous unissez à l’Aurore.

3. (Ô Dieux), trésor d’abondance, que des hymnes commencent en votre honneur. Je suis comme un coursier qui porte la parole.

4. Enfants de Canwa, nous vous louons pour obtenir votre secours, ô vous, Aswins, qui avez pour les hommes tant d’amour, tant de bonheur, tant de trésors.

5. Venez dans la maison de votre serviteur, ô (Dieux) adorables, qui êtes les maîtres de la magnificence, et qui apportez l’abondance et la fortune.

6. Répandez votre beurre (céleste) sur l’habitation d’un pieux serviteur ; que (cette habitation) soit pourvue d’heureux sacrifices et toujours opulente.

7. Ô Aswins, accourez à (la voix de) nos hymnes avec vos chevaux rapides et impétueux.

8. Avec ces chevaux vous arrivez de la région lointaine, et parcourez les trois mondes, (assistant) à nos triples (libations) le jour et la nuit[2].

9. Ô vous qui connaissez le moment (où l’hymne vous invoque), donnez-nous une abondance féconde en vaches. Fermez (aux autres) les voies de votre munificence.

10. Ô Aswins, apportez-nous une opulence qui soit riche en denrées abondantes, en vaches, en beaux chars, en chevaux, et féconde en héros vaillants.

11. (Ô Dieux) Secourables, maîtres de la magnificence, qui grandissez avec force, portés sur un char d’or, buvez le miel de notre soma.

12. Ô (Dieux), trésor d’abondance, venez dans cette demeure que nous et ces (maîtres) opulents (nous avons préparée pour vous) ; qu’elle soit toujours large et florissante.

13. Ô vous qui appréciez les hommages des peuples, accourez (vers nous) ; et ne vous arrêtez pas chez les autres.

14. Ô superbes Aswins, buvez de cette douce et joyeuse libation, aussi agréable que le miel.

15. Apportez-nous des biens que l’on compte par centaines, par milliers, (des biens) abondants et solides.

16. Ô vaillants Aswins, les sages vous invoquent de tous les côtés. Venez avec vos coursiers.

17. Ô Aswins, les peuples ont préparé pour vous le gazon (sacré) et l’holocauste : ils vous honorent et vous invoquent.

18. Ô Aswins, nous vous offrons aujourd’hui cet hymne. Puisse-t-il arriver jusqu’à vous, et vous attirer (vers notre demeure) !

19. Ô Aswins, jetez les yeux sur nous de dessus votre char, et buvez de cette coupe de miel que nous vous présentons.

20. Ô (Dieux), trésor d’abondance, que ce (soma) vous soit agréable ; et apportez-nous une

  1. Je rapproche involontairement ce passage de celui de Virgile :

    Ipsa sonant arbusta : Deus, deus ille, Menalca !

  2. J’ai forcé un peu le sens de cette phrase, qui dans le texte ne semble signifier que « pendant trois jours et trois nuits. »