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[Lect. III.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.
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9. Ô Maghavan, en te voyant près d’eux, les prêtres, hérauts du sacrifice, célèbrent tes louanges, et par leurs invocations ils te demandent les dépouilles des Panis. Rends-nous amitié pour amitié.

10. Ô Indra, ô le plus grand des guerriers, ces louanges que t’adressent les prêtres sont un tribut que nous t’offrons pour obtenir tes bienfaits. Sois l’ami, le héros, le sauveur de ces hommes, et favorise-les dans les combats livrés à Vritra !

11. Héroïque Indra, laisse croître ton (vaste) corps, deviens-nous secourable, loué par nos hymnes, excité par nos cérémonies. Donne-nous des vivres abondants, et de (riches) maisons. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.





LECTURE TROISIÈME.
HYMNE I.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Il est né, (le dieu) terrible et robuste, pour accomplir des actes virils, pour servir les hommes, et remplir l’œuvre qui lui est destinée. Le jeune Indra vient avec sa puissance dans la demeure du sacrifice, et nous sauve des dangers, quelque grands qu’ils soient.

2. Indra croît, et tue Vritra : héros secourable, il sauve celui qui le chante ; il crée un monde pour Soudâs, et comble de richesses son serviteur.

3. Combattant redoutable, guerrier vaillant, héros belliqueux, de sa nature il est invincible. Le robuste Indra renverse les armées, et donne la mort à tous ses ennemis.

4. Ô vigoureux Indra, tu as par ta force étendu avec grandeur le ciel et la terre. Indra, traîné par ses coursiers azurés, lance la foudre, et vient s’asseoir à nos banquets joyeux.

5. Son généreux (père)[1] l’a engendré pour être un généreux combattant. Sa mère l’a enfanté pour le bonheur des hommes. Chef des armées, il commande aux guerriers ; souverain entouré de ses sujets, et superbe conquérant des Vaches (célestes).

6. L’homme qui honore ce dieu terrible peut être ébranlé ; mais il ne périt point. Que le (dieu) gardien du sacrifice, au sein duquel il est né, et qui reçoit pour Indra nos holocaustes et nos hommages, habite ici pour notre fortune[2].

7. Ô Indra, le présent qu’un supérieur fait à son inférieur, que notre frère aîné le fasse à son jeune frère. Que l’immortel (Soûrya) poursuive au loin sa carrière. Et toi, (Dieu) opulent, apporte-nous les biens les plus variés !

8. Ô Indra, ô toi qui portes la foudre, prodigue tes dons à ton ami, à l’homme qui t’honore par ses hommages. Forts de ta bienveillance, défendus par un (dieu) protecteur, puissions-nous jouir de la plus heureuse abondance !

9. C’est pour toi que l’Hymne prodigue ses louanges. Ô Maghavan, le chantre te célèbre. Le désir de la richesse anime ton serviteur. Ô Sacra, rends-nous possesseurs de l’opulence.

10. Ô Indra, donne, et à nous (qui te chantons), et aux chefs qui t’honorent, une abondance assurée. Que ton héraut ait la richesse et la puissance. Et vous, secondez-nous toujours de vos bénédictions.


HYMNE II.
À Indra, par Vasichtha.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. La divine Libation, mêlée au lait de vache, a été répandue. En elle est né Indra. Ô (Dieu), que traînent deux chevaux azurés, nous t’éveillons avec nos sacrifices. Écoute nos louanges au milieu des joies de la Libation.

2. Les (prêtres) s’avancent pour le sacrifice ; ils

  1. Le père d’Indra, suivant le commentaire, est Casyapa ; sa mère, c’est Aditi. Je ne sais si cette généalogie d’Indra est véritablement véridique. Je n’ai pas encore vu dans les hymnes le nom de Casyapa. Le texte porte le mot vrichan, et l’on sait que ce nom s’emploie pour désigner la libation du soma. Le poëte ne dit-il pas à chaque instant que le soma et la louange enfantent Indra, augmentent sa grandeur, et le fortifient ? Suivant moi, ce sont là les véritables père et mère d’Indra. Voy. la première strophe de l’hymne qui suit.
  2. Le commentateur entend cette phrase d’une manière différente.