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[Lect. VIII.]
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RIG-VÉDA. — SECTION QUATRIÈME.


HYMNE VI.
À Poûchan, par Bharadwâdja.
(Mètres : Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. Ô maître de la voie (sainte), ô Poûchan, nous te chargeons, comme un char, de prières et d’offrandes.

2. Fais que nous ayons pour maître de maison un (homme) bienfaisant, riche en trésors et en guerriers, fortuné, et se distinguant par ses présents.

3. Ô brillant Poûchan, force l’avare à devenir généreux ; adoucis l’âme de Pani[1].

4. Ô (dieu) terrible, ouvre les voies à l’abondance que nous attendons ; donne la mort à nos ennemis. Que nos prières se trouvent exaucées.

5. Ô (dieu) sage, perce avec ton glaive le cœur des Panis. Sois vainqueur pour nous.

6. Oui, Poûchan, frappe de ton glaive le cœur de Pani. Sois vainqueur pour nous.

7. Ô (dieu) sage, viens et perce le cœur des Panis. Sois vainqueur pour nous.

8. Ô brillant Poûchan, tu portes un glaive qu’aiguise le sacrifice[2] ; perce le cœur de cette méchante race.

9. Ô brillant (Poûchan), nous demandons les trésors que nous ouvre ton glaive, frappant le sein de la vache (céleste), et nous distribuant son lait.

10. Fais par ta force que notre prière soit pour nous féconde en vaches, en chevaux, en aliments, en guerriers.


HYMNE VII.
À Poûchan, par Bharadwâdja.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Poûchan, donne-nous la direction d’un sage, qui nous conduise dans la droite voie, et qui nous indique le bien que nous avons perdu.

2. Favorisés par Poûchan, puissions-nous trouver (cet homme) qui nous conduise aux maisons (où est renfermé notre bien perdu), et qui nous les désigne !

3. Le tchacra[3] de Poûchan est toujours fort ; le fourreau est loin de s’user ; le tranchant n’en est jamais émoussé.

4. Poûchan ne fait aucun mal à celui qui l’honore par l’holocauste. Cet homme est le premier qu’il favorise de ses dons.

5. Que Poûchan veille sur nos vaches. Que Poûchan conserve nos coursiers. Que Poûchan nous donne l’abondance.

6. Que Poûchan sauve les vaches de celui qui l’honore par le sacrifice et la libation, et de nous-mêmes, qui le glorifions.

7. Que personne n’ose les frapper, ni leur faire aucun mal, ni les pousser dans le puits. Viens à nous avec des (vaches) magnifiques.

8. Nous invoquons Poûchan, ce sauveur qui sait nous entendre, qui possède des biens solides, qui est le maître de la richesse.

9. Ô Poûchan, nous sommes tes serviteurs et tes chantres. Que nous soyons toujours sauvés !

10. Que Poûchan étende dans le ciel sa main droite, et qu’il nous remette dans la possession du (bien) que nous avons perdu.


HYMNE VIII.
À Poûchan, par Bharadwâdja.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô brillant enfant des Ondes[4], viens t’unir à ton chantre, et charge-toi de porter notre sacrifice.

2. Nous invoquons le (dieu) orné d’une aigrette, qui est pour nous le plus rapide des chars, le maître de l’opulence, l’ami de la richesse.

3. Ô (dieu) brillant, qui as des chèvres pour coursiers, tu es un torrent de biens, un trésor de richesses. Tu es l’ami de ceux qui encouragent la voix des poëtes.

4. Nous chantons Poûchan, qui a des chèvres pour coursiers, qui est riche en aliments, et qui est amoureux de (l’Aurore), sa sœur.

5. J’ai invoqué l’époux de la mère[5] ; que l’a-

  1. Ce mot, qui signifie avare et marchand, est employé pour désigner les Asouras, qui prennent les nuages et veulent les retenir au préjudice des hommes. Je ne pense pas qu’il puisse être pris d’une manière générale pour un impie, avare de ses présents.
  2. L’épithète brahmatchodanî a été traduite d’une manière qui est moins ordinaire : quem excitat res sacra, et non pas qui excitat rem sacram. Le commentaire entend le mot brahma avec le sens de nourriture (annam), et il dit que le glaive de Poûchan nous envoie la nourriture (annasya prérayitri).
  3. Le tchacra est une espèce d’arme, en forme de disque aiguisé sur les bords.
  4. Je traduis ainsi le mot vimoutch, et je crois que ce mot signifie libations. Le commentateur pense qu’il est question du Nuage qui s’ouvre pour donner naissance au Soleil.
  5. Je suppose que c’est la vache du sacrifice, ou peut-être la Terre : car je ne pense pas devoir admettre l’opinion du commentateur, qui regarde la Nuit comme étant cette mère. La Nuit, précédant le Jour ou le Soleil, est regardée comme une mère pour lui.