3. (Agni) saura bien distinguer et le fil et la toile ; il saura bien dire les choses qui doivent être dites en temps convenable. Il connaît tout, lui qui est le gardien de l’immortalité, qui séjourne ici-bas, et qui voit d’en haut par l’œil d’un autre (lui-même).
4. Il est le premier des sacrificateurs. Voyez-le, ce flambeau immortel au milieu des mortels. Ce (dieu) ferme, solide, impérissable ; il vient de naître, et déjà son corps grossit.
5. Sa lumière est fermement établie pour le bonheur de la vue ; son essence active existe dans tous les êtres animés. Tous les Dévas d’un commun accord se rallient ensemble à ce dieu puissant.
6. Lorsque je pense que cet être lumineux est dans mon cœur, les oreilles me tintent, mon œil se trouble, mon âme s’égare en son incertitude. Que dois-je dire ? Que puis-je penser ?
7. Ô Agni, quand tu restes caché dans l’obscurité, tous les dieux t’honorent en tremblant. Que l’immortel Vêswânara vienne à notre secours ; oui, qu’il daigne venir à notre secours.
1. Le sacrifice commence : honorez le noble et céleste Agni, qui nous donne le bonheur. Ce (dieu) brillant, qui possède tous les biens, écoute nos hymnes, et rend nos œuvres prospères.
2. Doux et resplendissant Agni, ô sacrificateur entouré de mille rayons, ô toi qu’enflamment les feux de Manou, (reçois) une prière que nos prêtres, de même que Mamatâ[1] (autrefois), t’adressent (aujourd’hui), aussi pure que le ghrita (limpide).
3. Que le sage qui a célébré Agni dans ses hymnes se distingue par son opulence au milieu des mortels. Que le (dieu) éclatant de lumière le couvre de sa protection et lui accorde des pâturages remplis de vaches.
4. Il naît, et de ses clartés, qui se font voir au loin, il remplit le ciel et la terre. La trace de ses pas est noire. Il repousse par sa splendeur les profondes ténèbres de la nuit, et se montre à tous les yeux comme le (dieu) qui purifie (le monde).
5. Ô Agni, accorde-nous tes secours efficaces. Donne et à nous et à nos seigneurs une abondante opulence. Qu’ils se trouvent toujours au-dessus des autres hommes pour la richesse, la gloire et la puissance.
6. Ô Agni, reçois avec plaisir ces mets, ces offrandes, que te présente le sacrificateur. Les enfants de Bharadwâdja t’adressent la louange sacrée. Ne les oublie pas dans la distribution de tes opulentes faveurs.
7. Disperse nos ennemis, augmente notre abondance. Puissions-nous vivre cent hivers, entourés de plaisirs et d’une généreuse lignée !
1. Ô vénérable Agni, tu brilles en ce moment comme sacrificateur. Honore la troupe victorieuse des Marouts. Amène à notre holocauste Mitra et Varouna, les Véridiques (Aswins), le Ciel et la Terre.
2. Pontife fortuné, bienfaiteur (généreux), dieu toujours présent par nos rites pieux au milieu des mortels, porteur de nos (holocaustes), ô Agni, avec l’offrande de) la cuiller sainte, reçue dans ta bouche, sacrifie ton propre corps.
3. L’opulente Prière s’adresse à toi ; elle veut que tu honores les dieux, et chante ta naissance. Cependant au milieu des Angiras, le plus noble de nos chantres, le plus sage de nos poëtes fait entendre dans le sacrifice son hymne, aussi doux que le miel.
4. Il a brillé, le (dieu) distingué par son éclat et par ses œuvres. Honore le Ciel et la Terre, qui étendent leur immensité, ô Agni, ô toi que les cinq espèces d’êtres viennent, avec l’holocauste et les mets du sacrifice, visiter respectueusement, tel qu’un (simple) enfant d’Ayou.
5. Quand pour fêter Agni on arrache le gazon sacré, quand on lève la cuiller remplie de ghrita, quand l’hymne accompagne l’holocauste, et que (le dieu) vient siéger sur son trône de terre, alors le sacrifice n’existe que par lui, comme l’œil ne voit que par le soleil.
- ↑ C’est, dit-on, la mère du sage Dîrghatamas. Voyez page 233, col. 2, note 2.