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[Lect. I.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

invincible, et par ta naissance et par ta force. Ô (dieu) armé de la foudre, quelles que soient tes actions, rien ne peut renverser ta puissance victorieuse.

15. Ô vaillant Indra, aime ces cérémonies que nous pratiquons en ton honneur. Sage et dévoué aux œuvres saintes, chargé de riches présents, j’ai conçu cet hymne comme (le charron forme) un char, comme (le tailleur) ajuste de beaux et riches vêtements.


HYMNE XXII.
À Indra, par Babhrou.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. En quel lieu est notre héros ? qui a vu Indra au char fortuné, aux coursiers rapides ? Qu’(Indra), armé de la foudre et avide de notre soma, rappelé par les mortels, vienne dans cette demeure apporter et son secours et ses richesses.

2. Ainsi je voyais la demeure terrible, éclatante, de ce (dieu) qui renferme tout. Je cherchais (Indra). J’ai interrogé les hommes savants dans l’art des sacrifices. Ils m’ont dit : « Indra est arrivé ! »

3. Aussitôt nous chantons, au milieu des libations, les exploits qui t’ont distingué, ô Indra, les bienfaits dont tu nous combles. Que l’insensé apprenne, que le sage entende. Maghavan arrive sur son char, entouré de toute son armée.

4. À peine né, ô Indra, tu te prépares à la bataille. Tu viens, capable de résister seul à un grand nombre (d’ennemis). Tu as par ta force répandu la lumière dans la caverne (obscure). Tu as retrouvé la troupe des vaches (célestes).

5. Quand tu nais, apparaissant dans les régions supérieures et portant ta renommée jusqu’aux extrémités (du ciel), alors les dieux tremblent devant Indra. Et lui, il va délivrer toutes les Ondes, épouses de Vritra.

6. Les Marouts[1] tes chantres dévoués, célèbrent ta gloire et t’offrent la libation. Qu’Indra, par sa propre magie, triomphe du magicien Ahi, qui presse les Ondes de ses étreintes funestes.

7. Ô Maghavan, ardent à mériter nos louanges et nos offrandes, tu as frappé de la foudre ceux que leur naissance a condamnés à être malfaisants. Pour faire le bonheur de Manou, tu as brisé la tête du brigand Namoutchi.

8. Tu m’as pris pour auxiliaire avec les Marouts, ô Indra ; et aussitôt, frappant la tête du brigand Namoutchi, (tu as broyé) cette montagne sonore qui roulait (dans les airs), et tu as mis à découvert les deux (vastes) roues du ciel et de la terre.

9. Namoutchi arme sa troupe féminine[2]. Que peut contre moi sa faible armée ? Le Dasyou s’est caché entre ses deux épouses. Mais Indra a pénétré jusqu’à lui pour le combattre.

10. Devant Indra se rassemblent de tout côté les vaches de ce (Namoutchi) séparées de leurs veaux : le (dieu), secondé par les Marouts, répand leur lait (sur nous), quand nos libations de soma ont réjoui son cœur.

11. Oui, quand le soma versé par Babhrou a réjoui son cœur, le héros généreux pousse le cri des combats Indra, qui brise les villes (célestes), boit (la libation), et (nous) donne ensuite les vaches de ce (Namoutchi)[3].

12. Ô Agni, les Rousamas[4], au nom de Rinantchaya, m’ont fait le brillant cadeau de quatre mille vaches. Nous avons reçu ce présent du plus illustre des héros.

13. Oui, Agni, les Rousamas m’ont donné de brillantes parures et ont rempli mon étable de milliers de vaches. Que de nombreuses libations viennent charmer Indra et au lever et à la fin du jour.

14. Que (la nuit se retire et que) l’Aurore se lève. Babhrou, emporté, tel qu’un coursier rapide, (dans la voie du sacrifice), a reçu les quatre mille (vaches) que lui amenaient les Rousamas au nom du roi Rinantchaya.

15. Ô Agni, nous avons accepté les quatre mille vaches des Rousamas. Prêtres, nous avons aussi reçu ce vase d’airain qui a été chauffé pour les purifications.

  1. Ce mot est, comme nous l’avons dit tout à l’heure, ou un nom particulier de prêtres, ou le nom des vents spécialement attachés à Indra, et imitant par leurs murmures les chants du sacrifice. Le commentateur traduit ce mot par celui de Stotri, comme dans l’hymne précédent il était accompagné du mot Brahman. Ce sont peut-être aussi les Rites des Chants personnifiés sous ce nom général.
  2. Le poëte donne aux nuages le sexe féminin.
  3. Les vaches de Namoutchi, ce sont les nuages, et tout à l’heure, quand il était question de ses deux épouses, il faut supposer la nue supérieure et la nue inférieure, formant ainsi une montagne céleste, au sein de laquelle est renfermé l’Asoura.
  4. Les Rousamas, dit le commentateur, sont les gens du roi Rinantchaya : point d’autres renseignements.