Page:Langlois - Rig Véda.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.
246
[Lect. VI.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

11. Ô Indra, par toi que nos pères ont chanté, et que nous chantons aussi, que (la maison) de ton serviteur soit remplie de biens, comme les rivières (sont remplies d’eau). (Dieu) traîné par des coursiers azurés, des rites nouveaux sont accomplis en ton honneur ; nous t’avons fait des offrandes de toute espèce. Que la Prière devienne pour nous telle qu’un char (fortuné) !


HYMNE VI.

À Indra, par Vamadéva.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Quel hymne chanterons-nous pour nous attirer les bienfaits d’Indra, le fils de la Force ? Ô peuples, Indra est un (bon) pasteur ; c’est un héros qui donne à son chantre les biens de nos ennemis.

2. Pour obtenir la mort de Vritra, c’est lui qu’il faut invoquer, c’est lui qu’il faut honorer. Avec raison nous chantons cet Indra, équitable dans sa bienfaisance. Au moment du sacrifice, Maghavan répand ses bienfaits sur le mortel qui le sert par ses offrandes et ses libations.

3. Les guerriers l’invoquent dans le combat, (les prêtres) prennent des soins laborieux pour obtenir sa protection. Sacrificateurs et pères de famille, chacun s’empresse de venir à l’auteur de tout bien, et demande une heureuse postérité.

4. (Dieu) terrible, les hommes se réunissent pour accomplir l’œuvre (sainte), et se livrent à l’envi à de (pieux) travaux pour obtenir une onde (salutaire). Quand les nations se rassemblent pour le combat, il est un parti qui déploie une force digne d’Indra.

5. Cette force leur vient du sacrifice. Que l’offrande soit chauffée et macérée avec soin. Que le soma frappe de stérilité les vœux des impies, et réjouisse le généreux (Indra).

6. Indra aime le soma, et comble de ses biens celui qui lui en fait des libations. Il protége dans les combats, il considère comme un ami l’homme qui s’attache à lui avec dévouement.

7. Qu’un homme, en ce jour, verse, en l’honneur d’Indra, des libations de soma ; qu’il fasse cuire les gâteaux et griller les grains d’orge ; le dieu, accueillant les prières de son serviteur, lui accorde sa généreuse protection.

8. Si le belliqueux Arya prévoit l’approche de son ennemi, si le moment ; du combat est arrivé, que son épouse[1], accompagnée de ceux qui versent le soma, donne des ordres pour que cette généreuse liqueur soit préparée.

9. Il est tel (mortel) qui, enchérissant sur le prix de sa marchandise, vient nous dire : « Je ne me trouve pas suffisamment payé. » Indra ne fait point de ces marchés frauduleux. Pauvres et riches, il nous traite tous avec bonne foi.

10. Qui veut pour dix vaches acheter cet Indra, qui est à moi ? Quand (le dieu) aura tué tes ennemis, je sais qu’il me reviendra toujours.

11. Ô Indra, par toi que nos pères ont chanté, et que nous chantons aussi, que (la maison) de ton serviteur soit remplie de biens, comme les rivières (sont remplies d’eau). (Dieu) traîné par des coursiers azurés, des rites nouveaux sont accomplis en ton honneur ; nous t’avons fait des offrandes de toute espèce. Que la Prière devienne pour nous telle qu’un char (fortuné) !


HYMNE VII.

À Indra, par Vamadéva.

(Mètre : Trichtoubh.)

1. Quel (homme), ami des mortels et serviteur des dieux, veut aujourd’hui solliciter l’amitié d’Indra ? Quel (homme), devant les feux d’Agni, la coupe de soma à la main, veut chanter les louanges d’un dieu protecteur et adorable ?

2. Quel (homme) offrant une prière respectueuse au (dieu) ami du soma, et s’unissant à lui par la pensée, veut obtenir les vaches (célestes) ? Qui désire s’attacher à Indra, et devenir l’ami, le frère, l’associé d’un (dieu) sage ?

3. Qui aujourd’hui se prépare l’assistance des dieux ? Qui célèbre les Adithyas, Aditi, l’astre lumineux ? De quel (mortel) les Aswins, Indra, Agni acceptent-ils volontiers les libations ?

4. Il verra Agni se charger de son holocauste et devenir son protecteur ; il verra longtemps le soleil se lever à l’orient, celui qui s’écrie : « Faisons des libations à Indra, le plus grand, le plus secourable des héros ! »

5. Un tel homme ne saurait succomber sous l’attaque de ses ennemis, quelque nombreux qu’ils soient. Aditi le couvrira de sa haute protection.

  1. Le commentateur, qui entend tout ce passage autrement, pense, entre autres choses, que le mot patni (épouse) doit se rapporter à l’épouse d’Indra.