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[Lect. VIII.]
INDE. — POÉSIE LYRIQUE.

cours ; nous vous prions. Venez vers nous, pour notre bonheur, avec votre char chargé de richesses, et daignez accueillir nos chants.

11. (Dieux) véridiques, poussés par l’énergie nouvelle de l’épervier (poétique)[1], venez vers nous. Heureux de votre bonheur, ô Aswins, je vous appelle, en vous offrant l’holocauste au lever de l’éternelle Aurore !


HYMNE VII.

Aux Aswins, par Cakchivan.

(Mètre : Djagatî.)

1. Pour obtenir les biens de la vie, j’appelle votre char merveilleux et rapide comme la pensée, (ce char) attelé de coursiers légers, digne de nos honneurs, orné de mille bannières, portant la pluie et d’abondants trésors, chargé d’opulence et de richesses.

2. À l’arrivée de ce char, la Prière s’élève, et fait résonner l’hymne (sacré). De tout côté les Invocations arrivent. Je vous invite à notre holocauste, et nos compagnons se joignent à nous (pour vous honorer). Ô Aswins, Oûrdjânî[2] vient de monter sur votre char.

3. Lorsque d’innombrables guerriers, jaloux des biens que procure la victoire, se rassemblent sur le champ de bataille, alors, sur la voûte inclinée du ciel, on aperçoit votre char qui s’approche du maître que vous favorisez.

4. C’est vous qui, sur vos chevaux ailés, avez rapporté Bhoudjyou[3] submergé ; c’est vous qui l’avez ramené à ses parents au sein de leur demeure lointaine. (Dieux) protecteurs, c’est vous qui avez généreusement secouru Divodâsa[4].

5. Pour soutenir votre gloire, vos nobles (coursiers) ont transporté votre char au but (assigné par les dieux) ; et la beauté, qui était le prix du combat, venant à vous comme à des amis, vous accepta pour époux[5].

6. Vous avez délivré Rébha[6] des ennemis qui l’entouraient, Atri[7] des feux qui l’environnaient, et que vous avez éteints par une onde fraîche. Vous avez, pour secourir Sayou[8], rempli la mamelle d’une vache. Vous avez donné de longs jours à Bandana[9].

7. Bandana était accablé par l’âge : 6 (dieux) secourables et puissants, vous l’avez restauré, comme un (vieux) char. Pour prix de ses hymnes, du sein qu’il a fécondé vous avez fait naître un saint homme. À celui qui vous honore accordez aujourd’hui votre secours.

8. Un fils était loin de son père, et tristement abandonné[10]. Il vous a invoqués ; vous êtes accourus, et par d’heureux secours vous avez exaucé les vœux qu’il vous adressait en sa détresse.

9. L’abeille a recouvré par vous son miel agréable. Le fils d’Ousidj[11] compose en votre honneur de doux chants, et vous invoque en vous enivrant de soma. Vous avez écouté la prière de Dadhyantch, et la tête de cheval vous a célébrés[12].

10. Ô Aswins, vous avez donné à Pédou[13] un (coursier) blanc, objet de mille désirs pour les guerriers ; (coursier) brillant et sauveur, invincible dans les combats, distingué dans toutes ses œuvres, et terrassant ses ennemis avec la force d’Indra.


HYMNE VIII.

Aux Aswins, par Cakchivan.

(Mètres : Gayâtrî, Ouchnih, et Vrihatî.)

1. Ô Aswins, quel hommage est digne de vous ? quel (mortel est capable) de vous plaire ? Comment vous honorera-t-il, l’homme faible et ignorant (de sa nature) ?

2. Oui, l’homme est ignorant, et vous êtes sages. Tout autre que vous est insensé. Mais que l’homme s’adresse pieusement à vous ; aussitôt, pour un simple mortel, vous exercez votre puissance invincible.

  1. On peut traduire autrement : avec la vive impétuosité de l’épervier, venez vers nous. Voy. page 117, col. 1, note 7.
  2. Oûrdjânî est le nom de cette fille du Soleil qui, p. 115, col. 1, note 1, est appelée Soûryâ. Au moment de son départ, suivant le commentaire, on lui a dit : Oûrdjaiti (bon courage ) !
  3. Voy. p. 109, c. 2, note 3 ; p. 113, c. 2, note 1.
  4. Voy. p. 110, c. 1, note 9 ; p. 115, c. 1, note 2.
  5. Voy. p. 115, c. 1, note 1.
  6. Voy. p. 109, c. 1, note 5 ; p. 115, c. 2, note 2.
  7. Voy. p. 73, c. 1, note 2 ; p. 114, c. 1, note 4.
  8. Voy. p. 110, c. 1, note 15 ; p. 115, c. 1, note 9.
  9. Voy. p. 109, c. 1, note 5 ; p. 114, c. 2, note 1.
  10. Le commentateur croit qu’il est ici question de Bhoudjyou. Voy. page 109, col. 2, note 3 ; p. 113, col. 2, note 4.
  11. Le poëte se désigne lui-même : c’est le nouveau Cakchîvân, descendant de l’ancien fils d’Ousidj.
  12. Voy. p. 90, c. 1, note 2 ; p. 92. c. 1, note 1.
  13. Voy. p. 114, c. 1, note 1.