Page:Langlois - Notice sur le couvent arménien de l'île de Saint Lazare de Venise, 1863.djvu/67

Cette page a été validée par deux contributeurs.
69
ET DE LA LITTÉRATURE ARMÉNIENNE

Nous venons de passer en revue les produits de la littérature arménienne, il nous reste à parler de la restauration de cette littérature, qui s’est manifestée dès le xviiie siècle et qui a eu pour résultat de conserver les trésors de science et de connaissances, que le génie du peuple arménien a enfantés durant l’espace de treize siècles. Cette restauration est due à Mékhitar de Sébaste, fondateur de l’ordre monastique qui porte son nom, et à ses disciples. Ce grand homme, dont la vie fut consacrée à l’étude, inspira à la Congrégation qu’il fonda, le goût de la science, et c’est lui qui a eu la gloire insigne de préparer l’œuvre, qui se poursuit encore actuellement par ses disciples, à savoir la vulgarisation de la langue et de la littérature nationales et de fonder cette imprimerie célèbre, qui a vu sortir de ses presses tant d’ouvrages et de chefs-d’œuvre traduits dans l’idiome arménien et aujourd’hui répandus à profusion dans toutes les contrées de l’Asie et de l’Europe, habitées par les enfants de Haïg.

Après la bible et les livres de piété et d’instruction, la Congrégation mékhitariste a compris, qu’il fallait donner à la nation une histoire d’Arménie. Michel Tchamitch, homme d’une vaste érudition et d’un esprit élevé, fut chargé