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ET DE LA LITTÉRATURE ARMÉNIENNE

dans l’Osrhoène, la souche directe se maintenait dans l’Arménie malgré les guerres qu’elle avait eu à soutenir et les malheurs qu’elle avait éprouvés. Un des rois de cette dynastie, Tiridate, ou Dertad, fils de Chosroès, ou Khosrow, après avoir relevé la gloire de son empire, embrassa le Christianisme, gagné par l’éloquence du S.t Illuminateur, le patriarche Grégoire, dont il avait été d’abord le persécuteur.

Pendant quelque temps, l’Arménie conserva quelque puissance en Asie et la foi nouvelle commença à briller d’un éclat des plus vifs. Les rois et les seigneurs, les patriarches et le clergé travaillaient à l’envi à consolider l’Église naissante, et du sein de l’épiscopat d’illustres confesseurs de la foi commencèrent à illuminer la chaire de S.t Grégoire et à répandre par leurs écrits les vérités évangéliques parmi des populations encore adonnées à l’idolâtrie et aux aberrations du monotheïsme et du mazdeïsme. L’Arménie grandissait sous les successeurs de Tiridate et de S.t Grégoire, quand les Perses vinrent opposer à la chrétienté la loi de Zoroastre. Diran roi d’Arménie, trop faible pour résister aux Perses, consentit à leur payer le tribut, qu’ils exigeaient de lui et il osa même relever les idoles et accepter les images de Ju-