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DE S. LAZARE DE VENISE

par Jean Émir, turc converti, attire les regards.

L’un des autels secondaires est orné d’un tableau représentant le roi Tiridate, premier monarque chrétien de l’Arménie, qui fut baptisé par S.t Grégoire l’Illuminateur ; un autre est surmonté d’un Christ en marbre. Les autres toiles représentent S.t Mesrob, l’inventeur des caractères arméniens et l’un des traducteurs des Livres saints ; S.t Isaac, patriarche de l’Arménie ; enfin les autres autels sont dédiés, l’un à S.t Antoine, premier patron de la Congrégation, et l’autre à la Madonne. La sacristie renferme de riches ornements et de précieux vases sacrés ; on y conserve les vêtements sacerdotaux du fondateur et des abbés généraux, ses successeurs.

Rien n’est plus solennel, qu’une messe pontificale dans l’église des Arméniens, quand le vénérable Prélat entouré des pères du couvent et des novices, tous revêtus de leurs ornements sacrés, entonne dans la langue nationale, les chants religieux composés par les vieux poètes chrétiens de l’Arménie. On croirait entendre les bardes antiques du Koghten récitant au son du pampirn, les ballades sacrées, qui étaient encore au ve siècle un sujet d’admiration pour