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ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE.

en effet un instrument commode. Dès maintenant, bien des gens, qui la possèdent, se dispensent d’en consulter d’autres ou s’en servent pour éblouir, à peu de frais, par l’étendue de leur érudition bibliographique, ceux qui ne la connaissent pas.

16. — Nous aurons plus d’une fois l’occasion de remarquer que l’on a souvent avantage à consulter, de préférence aux répertoires bibliographiques proprement dits, des ouvrages qui contiennent, en même temps qu’une doctrine et des renseignements sur le fond des choses, des notes ou des appendices bibliographiques plus ou moins détaillés. Dans ces ouvrages, la partie bibliographique n’est que l’accessoire ; mais elle y est souvent plus soignée, traitée avec plus d’intelligence et de discernement que dans les bibliographies proprement dites.

Ainsi, les Encyclopédies, qui sont des recueils d’articles disposés suivant l’ordre alphabétique sur tous les sujets, tiendraient lieu de Bibliographies universelles si chaque article y était accompagné d’un lemme bibliographique.

Il suffira de rappeler que quelques articles (non pas tous) de l’Encyclopædia Britannica sont suivis de listes sommaires des livres à consulter, et que ceux de La Grande Encyclopédie, comportent tous, en principe, une « bibliographie »[1].

Il va de soi que, dans ces grandes collections, auxquelles ont collaboré plusieurs centaines d’écrivains, les notices bibliographiques sont de valeur très inégale, comme les articles eux-mêmes ; et que les Encyclopédies françaises, allemandes, russes, scandinaves, etc., sont respectivement mieux informées sur les livres français, allemands, russes, scandinaves, etc., que sur les autres[2].


  1. Voy. la liste des autres Encyclopédies universelles, de moindre importance, dans La Grande Encyclopédie, au mot « Encyclopédie », et dans E. Bratke, Wegweiser zur Quellen- und Litteraturkunde der Kirchengeschichte (Gotha, 1890, in-8), p. 39-79.
  2. On peut concevoir, théoriquement, une Encyclopédie purement bibliographique, c’est-à-dire où, sous chaque mot, on trouverait seulement une notice bibliographique au lieu d’un article accompagné de renseignements bibliographiques. Dès le xviie siècle, Martin Lipenius procéda ainsi, dans ses dictionnaires