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introduction

core les uns des autres, tels que rubriques, invocations, se sont effacés, des vers de liaison ont été intercalés, et la fusion s’est opérée : on a eu notre rédaction, celle du manuscrit 1448 de la Bib. Nat., celle qu’ont suivie l’auteur du Charroi de Nimes et les remanieurs en prose.

Aujourd’hui nous pouvons encore constater ce travail de fusion là où le défaut de temps l’a laissé inachevé. Certains poèmes du cycle de Narbonne, qui dans des manuscrits sont séparés par une rubrique, se suivent immédiatement dans d’autres. Dans sept des huit manuscrits dont je me suis servi pour établir mon texte, le Coronement Looïs est séparé du Charroi de Nimes par une rubrique, mais déjà le premier annonce le second dans ses derniers vers. Dans le manuscrit 1448, la fusion des deux poèmes est tellement complète qu’on ne peut les séparer l’un de l’autre.

C’est d’un travail semblable que sont sorties les différentes rédactions que nous connaissons directement ou indirectement du Coronement Looïs.

Le Charroi de Nimes n’est pas le seul poème qui contienne des allusions au nôtre ; dans Aliscans, Guillaume dit à Louis :

« Loei, sire, chi a male saudee.
Quant a Paris fu la cours assemblee,
Ke Charlemaine ot vie trespassee,
U il (lisez Vil te) tenoient tot chil de la contree.
De toi fust France toute desiretee.
Ja la corone ne fust a toi donee,
Quant je soffri por vos si grant mellee,