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l’élément historique

ne put que pleurer sur son corps, lorsqu’il vint visiter le champ de bataille.

« Les Arabes, effrayés par les succès de l’armée française, levèrent le siège de Salerne, après avoir garotté leur général Abd-el-Maleck et l’avoir entraîné de force sur un vaisseau prêt à mettre à la voile[1]. »

Quelque temps après, l’empereur reprit la route de ses états ; il mourut l’année suivante à Brescia (875).

« La même année, le wali Sicilien Abou-Maleck, envoya une nouvelle flotte qui débarqua quelques troupes aux environs de Naples. Cette expédition réussit à surprendre le prince de Salerne, qu’elle battit complètement et dont elle aurait occupé la capitale, sans l’arrivée d’une armée grecque, qui l’obligea à se rembarquer précipitamment[2]. »

Guaifier mourut en 879, après avoir embrassé la vie monastique en expiation de ses fautes.

La durée du siège que je viens de raconter, l’énergie avec laquelle résistèrent les Salernitains, les longues souffrances qu’ils endurèrent, les atrocités et les déprédations commises par les ennemis dans les environs de la ville, les combats multiples qui se livraient tous les jours sous ses murs, l’importance elle-même de cette place, qui était devenue une des villes les plus prospères et les plus renommées de l’Italie méridionale, ont dû donner à cet évènement un grand retentissement dans le monde chrétien et

  1. Famin. Hist. des Inv. des Sar. en It. du viie au ixe siècle, p. 333 (Didot, 1843).
  2. Ibid., p. 342.