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xxxiv
introduction

Tels sont les faits principaux de cet épisode, les seuls auxquels on puisse espérer assigner une origine historique. Tout le reste ne doit être considéré que comme des amplifications légendaires.

Le terrain ainsi déblayé, les recherches deviennent plus faciles.

Les trois noms principaux qui figurent dans la seconde partie du Coronement Looïs sont ceux de Guillaume, de Corsolt et de Guaifier. Trouve-t-on dans l’histoire un évènement qui se rapporte à des personnages de ce nom et qui ait pu inspirer notre poème ?

Les Sarrasins n’ont guère commencé leurs ravages dans la péninsule avant la seconde moitié du ixe siècle. Ils y pénétrèrent pour la première fois en 838, lorsque le duc de Naples, André, en guerre contre Sicard, prince de Salerne, appela à son secours les Arabes de Sicile. Or, Guillaume de Gellone, le héros du cycle épique qui porte son nom, est mort dans les premières années du siècle. Si donc les faits que raconte le poème ont réellement eu lieu, ce n’est pas à Guillaume de Gellone, mais à un ou à plusieurs autres personnages qu’il faut les attribuer, que ces personnages s’appellent ou non Guillaume, sauf à chercher ensuite comment les faits ont été rattachés à la légende poétique de saint Guillaume.

Le nom de Corsolt ne nous apprend rien de plus. Ou bien Corsolt est le même personnage que ce Corson à qui Charlemagne substitua Guillaume dans le comté de Toulouse[1] en 793, et

  1. Voyez page li.